Les infirmières du Nord-Est demandent de meilleures primes
Alexandre Cantin
Le Syndicat des intervenantes et intervenants de la santé du Nord-Est québécois (SIISNEQ) doute fortement que les bonis annoncés par le gouvernement jeudi entraînent un retour massif d’effectifs dans les hôpitaux.
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La présidente de l’organisation, Nathalie Savard, croit que le temps le dira.
«Peut-être que ça va en amener quelques-uns. Combien? On verra», a-t-elle indiqué à TVA Nouvelles, jeudi.
Compte tenu du recourt très important aux agences de placement par le centre de santé, elle croit qu’il est normal que les infirmières de la Côte-Nord, comme celles de l’Outaouais, du Nord-du-Québec, de l’Abitibi-Témiscamingue et de la Gaspésie soient privilégiées avec des primes de 18 000 $, contre 15 000 $ dans les autres régions.
Or, Nathalie Savard estime que le changement de culture de gestion dont parle le premier ministre François Legault doit d’abord et avant tout s’appliquer localement.
«C’est vrai que c’est la première fois qu’on voit des primes aussi grosses. Mais il ne faut pas oublier que ce 15 000 $, ce 18 000 $, à court terme ne vient pas changer des conditions dans lesquelles travaillent nos membres», a admis Mme Savard.
Le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Côte-Nord souhaite connaître les modalités d’application des mesures dans le réseau de la santé avant de commenter l’annonce du gouvernement.
Le Bas-Saint-Laurent, où le manque d’infirmières est criant, ne fait pas partie du groupe des régions où les primes sont plus élevées. Le député de Matane-Matapédia, Pascal Bérubé, ne comprend pas pourquoi la région est ainsi exclue. Jeudi, il a interpellé le ministre de la Santé, Christian Dubé.
«J’invite le ministre à corriger très rapidement le tir. J’ai déjà communiqué avec son cabinet pour qu’il puisse inclure les infirmières de la Matanie, de la Matapédia, de la Mitis. Il me semble qu’elles ont droit elles aussi à une prime plus élevée. Elles ont tenu le fort et on a des enjeux de recrutement et de pénurie», a argué M. Bérubé.