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Les hôpitaux de l’Université de l’Oklahoma ne peuvent plus offrir de soins d’affirmation de genre à des mineurs

AFP
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Photo portrait de Sarah-Florence  Benjamin

Sarah-Florence Benjamin

2022-10-26T15:04:16Z
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Le gouverneur républicain de l’Oklahoma, Kevin Stitt, a signé une loi qui prévoit une aide d’urgence de 108,5 M$ US au réseau hospitalier de l’Université de l’Oklahoma, mais à une condition: que les hôpitaux cessent d’offrir des soins et des chirurgies d’affirmation de genre à des mineurs.  

À la suite de l’adoption de la loi, le 4 octobre dernier, l’Université de l’Oklahoma a confirmé qu’elle respecterait cette condition. Le Oklahoma Children Hospital offrait jusqu’à ce moment des services de réassignation de genre à des jeunes de 24 ans ou moins. Ces services incluaient des traitements hormonaux et des chirurgies.  

Une interdiction généralisée 

Le gouverneur Stitt ne cache pas sa volonté d’interdire les traitements d’affirmation de genre dans tout l’État de l’Oklahoma d’ici l’année prochaine. Déjà cette année, il est à l’origine d’une loi interdisant aux femmes trans d’intégrer des équipes sportives à l’école secondaire et à l’université et d’une autre loi prohibant l’émission de certificats de naissance de genre neutre. 

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Le gouverneur républicain, qui tentera de se faire réélire le mois prochain, a également approuvé une loi obligeant les enfants à utiliser les toilettes correspondant à leur sexe assigné à la naissance, sans quoi leur école pourrait être poursuivie par des parents ou encore privée de subventions. 

Kevin Stitt
Kevin Stitt AFP

 

D’autres États américains ont déjà adopté une législation pour interdire les soins aux mineurs de la communauté LGBTQA+. C’est le cas de l’Alabama et de l’Arkansas, où de telles lois, qui ont été contestées devant les tribunaux, ne sont pas ou sont seulement partiellement en application.  

Cette tendance s’inscrit dans un recul des droits des minorités sexuelles et de genre aux États-Unis, comme le remarquait un expert de l’ONU en août dernier.  

Des soins essentiels 

Le consensus dans la communauté médicale demeure que les traitements d’affirmation de genre sont nécessaires pour la santé des personnes mineures et leur famille. 

Même si l’accompagnement en psychothérapie n’a pas été interdit par loi en Oklahoma, il n’est pas suffisant pour assurer le bien-être des jeunes trans et non binaires. Il a été prouvé que l’utilisation de bloqueurs d’hormones ou la prise d’hormones sont efficaces pour diminuer la dysphorie de genre chez ces jeunes qui sont plus à risque de souffrir d’anxiété, de dépression et d’idées suicidaires sans intervention. 

Dans les milieux de soins où ces interventions sont encore permises aux États-Unis, elles sont de plus en plus difficiles à fournir, alors que les soignants doivent faire face à de plus en plus d’actes violents. Le personnel qui offre des traitements d’affirmation de genre rapporte des menaces sur les réseaux sociaux, par téléphone ou par courriel et des manifestants sur place. Des alertes à la bombe ont même causé la fermeture temporaire de certains services. 

Dans une lettre adressée au procureur général, trois associations médicales majeures aux États-Unis ont demandé la tenue d’une enquête sur la montée des violences, invoquant la sécurité du personnel soignant, des patients et de leurs proches. 

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