Les Golden Knights impatients de voir Jack Eichel
Jean-François Chaumont
Les Golden Knights ont atteint la finale de la Coupe Stanley à leur première année d’existence dans la LNH en 2018.
Depuis ce jour, ils n’ont qu’un objectif en tête : retourner à la grande danse, mais en ressortir avec le gros trophée.
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Pour atteindre la terre promise, Kelly McCrimmon, le directeur général des Golden Knights, a posé un geste assez commun dans la ville du vice. McCrimmon a poussé tous ses jetons au centre de la table en faisant l’acquisition, jeudi, de Jack Eichel des Sabres de Buffalo.
À Vegas, on ne compose pas les verbes au futur, on le fait au présent.
«Ils veulent gagner tous les ans, a rappelé l’ailier William Carrier. C’est agréable de jouer pour une équipe comme ça. Il n’y a jamais de phase de reconstruction, on reste toujours compétitifs. Un choix de premier tour, c’est toujours difficile à prédire. Il y a (Nick) Suzuki qui s’est développé en un très bon joueur avec le Canadien. Mais on ne sait jamais. Ils n’ont pas peur de les échanger.»
Depuis leur premier repêchage en 2017, les Golden Knights ont parlé six fois au premier tour. Des six joueurs réclamés, ils en ont échangé quatre : Cody Glass, Suzuki, Erik Brannstrom et Peyton Krebs.
Si Glass a été impliqué dans un pacte pour l’arrivée d’un autre ancien choix de premier tour en Nolan Patrick, un joueur qui est constamment à l’infirmerie, les Suzuki, Brannstrom et Krebs ont permis les acquisitions de Max Pacioretty, Mark Stone et Eichel.
Une calculatrice
Eichel ne portera pas l’uniforme des Knights lundi matin. Il jouera son premier match avec sa nouvelle équipe probablement après la pause pour les Jeux olympiques de Pékin à la fin du mois de février. L’ancien capitaine des Sabres subira une opération rare. On lui remplacera un disque pour guérir une hernie discale au cou. À Buffalo, les médecins de l’équipe s’opposaient farouchement à cette opération. Mais à Vegas, on a laissé le choix à Eichel.
Au retour d’Eichel, les Golden Knights auront également un défi logistique, celui de respecter le plafond salarial. Il y a de gros salariés dans ce vestiaire avec les Stone (9,5 milions), Alex Pietrangelo (8,8 millions), Pacioretty (7 millions) et sept autres joueurs avec un salaire annuel variant entre 5 et 6 millions. À ce groupe, on greffera Eichel et son empreinte salariale de dix millions.
«J’étais un C- comme étudiant en mathématiques à l’école, alors je n’ai pas fait de calculs, a dit avec le sourire l’entraîneur en chef, Peter DeBoer. Je laisse ça à d’autres personnes au sein de l’équipe. C’est un bon sentiment pour les coachs et pour les joueurs assis dans ce vestiaire. C’est triste de voir partir deux joueurs (Alex Tuch et Peyton Krebs), deux bonnes personnes. Mais on sait qu’on ajoute une pièce importante et que l’organisation vise à se rapprocher d’une conquête de la coupe Stanley. Il s’agit de décisions difficiles, mais nous voulons gagner. Nous voulons battre Tampa. Quand tu regardes le Lightning, c’est une équipe aussi qui a bougé pour finalement gagner.»
Une rareté
Carrier a également parlé d’une certaine surprise de voir son équipe gagner le derby pour Eichel.
«On était tous un peu surpris, a dit Carrier, qui a joué une saison avec Eichel en 2016-2017 à Buffalo. On entendait des rumeurs, mais on ne sait jamais si elles sont vraies. On avait déjà un enjeu avec le plafond. C’est une grosse transaction. On obtient un premier centre, un joueur de concession. C’est difficile d’acquérir un joueur de cette trempe. On le voit à Montréal, ça fait des années que le Canadien cherche un réel premier centre. On veut gagner la coupe. On sait qu’on a l’équipe pour y arriver.»
«On est super contents de l’obtenir, a renchéri le centre Nicolas Roy. On ne se mentira pas, il est un des meilleurs joueurs de la ligue.»
Mais avant de rêver à la coupe Stanley, les Knights auront besoin de décrocher leur billet pour les séries malgré une multitude de blessés au sein de l’équipe. En bon vétéran, c’était le message de Reilly Smith.
«Ce n’est pas pour tout de suite son arrivée, a souligné Smith. On est contents d’avoir Jack dans le groupe, mais il y a beaucoup de chemin à parcourir. On devra se placer dans une bonne position pour le moment où nos meilleurs joueurs vont revenir dans la formation. On se concentre sur ce qu’on a en ce moment, on se concentre sur les joueurs qui sont là.»
Il n’y avait pas beaucoup d’amour dans la réponse de Smith. Mais avec un salaire de cinq millions et aucune autre année à son contrat, l’ailier a possiblement peur de partir de Vegas.