Les GES du Canada ont augmenté en 2021: 5 choses à savoir sur le bilan des émissions
Andrea Lubeck
Chaque année, le gouvernement réalise un Inventaire national des gaz à effet de serre (GES), qui témoigne de l’effet de l’action climatique sur les émissions du Canada. On vous présente 5 choses importantes à savoir du bilan 2021.
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1- 670 mégatonnes
Le Canada a émis 670 mégatonnes d’équivalent de CO2 en 2021, ce qui est une hausse de 1,8% par rapport à 2020 – les GES avaient fléchi en raison du ralentissement lié à la pandémie –, mais une baisse de 8,4% par rapport à 2005.
Pour lutter contre les changements climatiques, le pays vise à diminuer ses émissions de GES de 40% sous les niveaux de 2005 d’ici 2030. Il souhaite atteindre la carboneutralité d’ici 2050.
C’est donc dire que le Canada est sur la bonne voie – il a réalisé près du quart de son objectif, note le ministre de l’Environnement et du Changement climatique, Steven Guilbeault. Il reste néanmoins beaucoup d’efforts à faire dans les sept prochaines années pour atteindre sa cible.
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Sur le plan de la tendance générale, depuis 1990, les émissions annuelles ont augmenté de façon constante pendant 10 ans, fluctué entre les années 2000 et 2008, diminué en 2009, augmenté graduellement jusqu’en 2019 et diminué de façon marquée entre 2019 et 2020, puis remonté légèrement entre 2020 et 2021.
2- 17,5 tonnes par habitant
Le Canada est l’un des plus grands émetteurs par habitant au monde avec ses 17,5 tonnes d’équivalent de CO2 par personne. C’est tout de même une baisse par rapport à 2005, alors que les émissions étaient de 22,7 tonnes.
Or, pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C comme le prévoit l’objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris, il faudrait plutôt que les émissions par habitant s’élèvent à environ 2 tonnes par personne. La moyenne mondiale est de 4,5 tonnes.
3- Le secteur du pétrole et du gaz le plus émetteur
Représentant 28% des émissions totales de GES, c’est le secteur le plus émetteur au pays avec 189 mégatonnes d’équivalent de CO2 relâché dans l’atmosphère.
Le secteur du transport arrive en deuxième place, avec 22% des émissions totales, soit 150 mégatonnes.
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4- 10e émetteur au monde
Le bilan des GES du Canada en fait le 10e plus grand émetteur au monde, derrière la Chine, les États-Unis, l’Inde et la Russie, notamment.
Le pays représente 1,6% des émissions de GES mondiales, selon un calcul de Climate Watch pour 2019.
5- «Il faut en faire plus»
Steven Guilbeault qualifie d’«encourageant» le bilan du Canada, notant que l’économie du Canada est plus efficace et «devient moins polluante».
«Des progrès sont en cours, et le Canada s’est montré déterminé dans ses actions pour le climat. Une série de plans importants de politique environnementale, dont le récent Plan de réduction des émissions pour 2030, a permis de commencer à rectifier la trajectoire à la hausse des émissions du Canada et de progresser vers l’objectif d’avoir un air plus pur et un environnement plus sain», a déclaré le ministre dans un communiqué.
Il mentionne également que son ministère avait prévu une hausse des émissions de GES en 2021 liée à la reprise économique après le ralentissement dû à la pandémie en 2020, mais que celle-ci est «moins [marquée] que prévu au départ».
Or, pour les organismes environnementaux, il n’y a pas matière à se réjouir.
«Le principal enseignement du rapport d'inventaire national de cette année est que les politiques climatiques fonctionnent – et qu'il en faut plus», a souligné Caroline Brouillette, Directrice générale par intérim du Réseau action climat Canada, dans un communiqué.
De son côté, Greenpeace Canada trouve «inquiétante» la remontée des émissions, puisque l’économie était encore ralentie par la pandémie en 2021. L’ONG craint donc que cette hausse soit encore plus marquée en 2022.
«Le gouvernement Trudeau doit être plus ferme et ambitieux et bonifier son plan d’action climatique, entre autres, en plafonnant et en réduisant rapidement les émissions liées à la production de pétrole et de gaz», ajoute le responsable de la campagne Climat-Énergie, Patrick Bonin, dans un communiqué.