«Les gens n’ont pas eu le temps de réagir»: «Debby» transforme un stationnement en cimetière de voitures à Laval
De nombreux véhicules inondés dans ce stationnement devenu viral sur le web ont dû être remorqués samedi
Olivier Faucher
La tempête Debby a transformé en quelques minutes un stationnement adjacent au Carrefour Laval en véritable lac vendredi, forçant l’évacuation chaotique d’un restaurant et bousillant des dizaines de véhicules.
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«Les seules personnes qui restaient à sortir, c’était les enfants et les personnes âgées. Comme dans Titanic!» témoigne Benjamin De Beaumont-Dupont, directeur général au restaurant Chez Lionel de Laval.
Ce dernier, situé en bordure de l’autoroute 15, était en piteux état samedi au lendemain d’une inondation majeure qui a aussi durement touché son voisin, l’hôtel Holiday Inn.
Les deux établissements et le stationnement qu’ils partagent se sont malgré eux retrouvés dans des vidéos qui sont rapidement devenues virales depuis leur publication hier. Elles montrent des dizaines de véhicules parfois submergés sous plusieurs pieds d’eau alors que des pluies torrentielles causées par les restes de la tempête Debby ont fait tomber plus de 160 mm sur Laval, du jamais-vu.
«Pas eu le temps de réagir»
Samedi en milieu d’après-midi, l’eau était disparue et plusieurs dépanneuses s’affairaient à déplacer ces véhicules qui ne démarraient plus.
«On était en train de souper. Je pensais que j’étais stationné assez haut. J’ai pris une chance. Puis, j’ai terminé mon repas et ça s’est mis à paniquer dans le resto», relate Richard de Prato, 71 ans, qui était attablé au Chez Lionel vendredi soir.
De nombreux clients se sont alors mis à demander la facture immédiatement pour tenter de sauver leur véhicule, raconte de son côté Frédéric Dufort, chef exécutif des restaurants Chez Lionel.
«Ça s’est passé tellement rapidement. Les gens n’ont pas eu le temps de réagir. L’eau s’est mise à monter extrêmement vite.»
Un torrent d’eau est alors entré dans le restaurant, puis le système d’alarme s’est déclenché, poussant les clients à sortir et marcher, voire nager dans plusieurs pieds d’eau pour se rendre à des endroits plus élevés.
Bons pour la ferraille
Selon M. De Prato, il n’a fallu qu’une quinzaine de minutes pour que la pluie inonde et rende ainsi irrécupérables son véhicule et celui de sa conjointe.
«J’ai ouvert la porte tant bien que mal à cause de la force de l’eau. L’eau était déjà dedans la voiture. Ça a démarré, mais elle ne reculait plus.»
Selon la Société de l’assurance automobile du Québec, tout véhicule inondé doit être déclaré «irrécupérable» et ne peut plus être remis en circulation.
«On va faire tout ce qui est en notre pouvoir», lâche M. Prato, résigné, en regardant son véhicule être tracté sur une dépanneuse.
Bilan des dégâts
Planchers gondolés et sales, nourriture et chaudrons au sol, équipements brisés: c’était l’heure du nettoyage et du bilan des dégâts samedi Chez Lionel.
«On est en damage control. On jette toute la nourriture. On espère que les assurances vont bien compenser», souligne M. Dufort, qui a été incapable de joindre, samedi, son assureur vraisemblablement débordé.
Il espère que la Ville empêchera que ce scénario se répète en améliorant le drainage autour de son restaurant.
De son côté, la Ville de Laval faisait état samedi soir de 560 requêtes au 311 depuis vendredi, majoritairement pour des dégâts d’eau.
