Denis Villeneuve: les films de Marvel nous ont «un peu transformés en zombies»
Raphaël Lavoie
Décidément, Denis Villeneuve n’a pas peur des formules fortes ces temps-ci. Après avoir mentionné, le mois dernier, que de voir Dune à la maison équivalait à «conduire un hors-bord dans sa baignoire», le réalisateur québécois a, cette fois-ci, tiré à boulets rouges sur les films de Marvel.
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En entrevue ce jeudi avec le journal espagnol El Mundo, Villeneuve a rejoint son comparse Martin Scorsese en critiquant lui aussi les longs-métrages du Marvel Cinematic Universe (MCU), les accusant de toujours reprendre un peu la même formule.
«Peut-être que le problème, c’est que nous avons sous les yeux trop de films de Marvel qui ne sont rien de plus qu’un copier-coller des autres. Peut-être que ce genre de films nous a un peu transformés en zombies», a confié le cinéaste au quotidien, comme l’a rapporté IndieWire.
Cela dit, le Québécois a tenu à rappeler du même souffle qu’il n’était pas non plus opposé à toutes les superproductions.
«Des films à grand budget de grande valeur, il y en a plusieurs de nos jours. Je ne me sens pas du tout capable d’être pessimiste, a affirmé Villeneuve. Il y a juste à penser à l’âge d’or d’Hollywood pour voir que les films commerciaux peuvent offrir une proposition artistique différente et, donc, politique.»
Le réalisateur s’est ensuite appuyé sur sa propre expérience pour justifier ses propos, arguant qu’il n’avait jamais vu «comme une perte ou un désavantage le fait d’avoir un budget généreux pour faire ce [qu’il] voulait».
«Qui a dit qu’un film à grand budget ne pouvait pas être en même temps pertinent d’un point de vue artistique? Je pense notamment à des gens comme Christopher Nolan ou Alfonso Cuarón», a-t-il ajouté.
Notons que ce n’est pas la première fois que Denis Villeneuve pointe du doigt le MCU. Plus tôt cette semaine, le cinéaste, rencontré par le magazine Première, avait parlé d’un «même moule» qui caractérisait tous les films de Marvel.
«Si on parle de Marvel, le truc c’est que tous ces films sont fabriqués d’après le même moule. Certains cinéastes peuvent y amener un peu de couleur, mais ils sont tous moulés dans la même usine. Ça n’enlève rien aux films, mais ils sont formatés», avait-il mentionné, soulignant au passage que son Dune était, pour sa part, «extrêmement personnel».
Chose certaine, les critiques semblent pour le moment lui donner raison, encensant pour la plupart son long-métrage basé sur l’œuvre de Frank Herbert.
Dune doit finalement paraître le 22 octobre prochain au cinéma et sur HBO Max, après avoir vu sa sortie repoussée plusieurs fois en raison de la crise sanitaire.