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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

Géants du web: les fausses nouvelles amènent du profit

Les géants du web ont avantage à ne pas les bannir

AFP
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Photo portrait de Roxane Trudel

Roxane Trudel

2021-09-10T04:00:00Z
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Les grands réseaux sociaux n’ont pas vraiment intérêt à restreindre la propagation de fausses nouvelles parce qu’elles leur amènent des clics et du profit, expliquent des experts. 

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« C’est clair que pour les réseaux sociaux, c’est un équilibre très fragile entre ne pas trop être une courroie de dissémination de fausses informations, et en même temps, rester profitables. Pour eux, le sensationnalisme, les grandes émotions, ça fait vendre », soutient Nadia Seraiocco, chargée de cours à l’École des médias de l’UQAM. 

Jeudi, la nouvelle du décès d’une jeune fille de 14 ans à son école de Montréal s’est répandue comme une traînée de poudre à cause d’un rapprochement erroné entre l’annonce de sa mort dans un communiqué et la vaccination qui avait lieu à son école au même moment. Pourtant, ses proches ont confirmé au Journal que le tragique événement n’a rien à voir avec le vaccin

Le problème, c’est que des anti-vaccins ont saisi l’opportunité pour utiliser ce drame à leur avantage. En quelques heures à peine, la fausse nouvelle avait déjà été relayée dans des dizaines de publications, dont certaines ont été partagées plus de 2000 fois. 

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« C’est un cas typique où les gens fabriquent eux-mêmes la nouvelle et la partagent tellement que des pages “clickbait” reprennent l’info juste pour continuer les clics. La mécanique des réseaux sociaux aide à faire ce genre de campagne », poursuit l’experte.

  • Écoutez l’entrevue de Nina Duque, chargée de cours au Département de communication sociale et publique de l’UQAM

Contenu sensationnaliste 

Or, les plateformes comme Facebook tirent notamment leur profit de la publicité : elles ont donc tout avantage à garder l’attention sur leur réseau le plus longtemps possible. 

« Certains chercheurs vont même jusqu’à dire que leur modèle d’affaires est basé sur des algorithmes qui encouragent les internautes à s’alimenter en contenu sensationnaliste, voire incendiaire, pour capter l’attention », relate Simon Thibault, professeur adjoint au département de science politique de l’Université de Montréal.

« Les plateformes font du ménage, mais beaucoup de chercheurs trouvent que ce n’est pas suffisant et que l’État doit intervenir pour légiférer et pour rendre ces plateformes plus imputables », ajoute l’expert en désinformation.

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