Ukraine: les Européens doivent être à la table des discussions, insistent Macron et von der Leyen
AFP
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président français Emmanuel Macron ont insisté vendredi sur la nécessité pour les Européens d’être à la table des négociations avec les Russes et les Américains sur la sécurité en Europe.
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« Quelle que que soit la solution, elle doit passer par l’Europe (..) Il n’y aura (de) solution qu’avec l’Europe », a martelé Mme von der Leyen, en référence aux tensions autour de l’Ukraine et aux enjeux de sécurité régionale, lors d’une conférence de presse commune.
« Toute la situation géopolitique de la région impose que l’Europe, l’Union européenne, puisse proposer sa vision des choses, agir et se mettre autour de la table avec l’ensemble des parties prenantes », a renchéri Emmanuel Macron.
Les Européens, les Américains et Kiev accusent depuis plusieurs semaines les Russes d’amasser des dizaines de milliers de soldats à la frontière ukrainienne en vue d’une potentielle invasion.
Des pourparlers américano-russes doivent s’ouvrir lundi à Genève, suivis d’une réunion Otan-Russie et d’une autre au sein de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe.
« Nous allons ensemble proposer notre vision d’une architecture de sécurité européenne », a relevé Emmanuel Macron, dont le pays assure la présidence tournante de l’UE au premier semestre 2022.
Il a indiqué avoir proposé avec le chancelier allemand Olaf Scholz au président russe Vladimir Poutine de tenir une nouvelle réunion avec l’Ukraine, au format dit Normandie, « dans les prochaines semaines ».
La Russie boude depuis plusieurs mois ce format à quatre (France, Allemagne, Russie, Ukraine) et préfère discuter directemement avec les Etats-Unis, ce qui conforte son statut de puissance internationale.
Emmanuel Macron s’est « félicité » des échanges directs entre ses homologues Vladimir Poutine et Joe Biden — « je pense que c’est une bonne chose », a-t-il dit — et de la coordination exemplaire » entre Européens et Américains sur le sujet.
« L’Union européenne doit dialoguer avec la Russie », a-t-il également insisté, un sujet qui fait débat parmi les Etats membres, notamment ceux issus de l’ancien glacis soviétique.
« Dialoguer ca n’est pas concéder, c’est d’abord pouvoir faire le point sur nos désaccords mais essayer de construire l’avenir », a-t-il dit en plaidant pour un « dialogue franc, exigeant, coordonné » et en précisant qu’il s’entretiendrait lui-même de nouveau « dans les prochains jours » avec Vladimir Poutine.