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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Les employés municipaux, encore et toujours grassement rémunérés

Les municipalités, très durement touchées par la forte inflation, souhaitent que le ministre des Finances, Eric Girard, vole à leur secours, jeudi prochain, lors de sa mise à jour budgétaire.
Les municipalités, très durement touchées par la forte inflation, souhaitent que le ministre des Finances, Eric Girard, vole à leur secours, jeudi prochain, lors de sa mise à jour budgétaire. Photo d’archives, Stevens Leblanc
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Photo portrait de Michel Girard

Michel Girard

2 décembre 2022
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Dans le cadre de la mise à jour budgétaire de jeudi prochain, les villes et municipalités souhaitent que François Legault et son ministre des Finances, Eric Girard, les aident à combler le trou budgétaire d’un milliard de dollars attribuable à la hausse des coûts engendrés par l’inflation en 2022.  

Pas sûr qu’à la suite de la publication avant-hier du Rapport sur la rémunération des salariés, le gouvernement Legault va s’empresser de renflouer les coffres des villes et municipalités alors qu’elles versent à leurs employés une rémunération nettement supérieure aux employés de l’État. 

Comme c’est le cas depuis belle lurette, les employés municipaux sont « gras dur » sur le plan du salaire et des avantages sociaux à comparer aux employés de tous les autres secteurs au Québec.  

On fait référence, ici, à environ 50 000 employés des 46 villes et municipalités de 25 000 habitants et plus. 

GROS ÉCARTS  

Au plan salarial, ces employés municipaux gagnent 25,7 % de plus que les fonctionnaires québécois occupant des postes similaires. Et quand on inclut les avantages sociaux, la rémunération globale des salariés municipaux dépasse de 34,6 % celle des employés de l’État québécois. 

C’est ce qui ressort, entre autres, du traditionnel rapport annuel que l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) vient de publier sur la rémunération des salariés en 2022.  

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À la lumière de cette étude annuelle où l’ISQ compare les salaires et la rémunération globale des salariés syndiqués de l’administration québécoise (fonction publique, éducation, santé, services sociaux) avec ceux des autres salariés sur le marché du travail, force est de constater que le milieu municipal conserve, année après année, une solide avance non seulement sur les fonctionnaires québécois, mais également sur tous les salariés des autres secteurs.  

  • Écoutez l'édito économique de Michel Girard diffusé chaque jour en direct 7 h 35 à QUB radio :

SOLIDE AVANCE 

À preuve, voici la rémunération globale supplémentaire (incluant salaire et avantages sociaux) que les employés municipaux encaissent par rapport aux salariés des autres secteurs. 

Les employés municipaux encaissent en rémunération globale 38,5 % de plus que les employés du secteur privé non syndiqués et 25,3 % de plus que les syndiqués du privé. On parle ici d’entreprises privées de 200 employés et plus. 

L’écart avec les fonctionnaires du gouvernement fédéral est de 25 % en faveur des fonctionnaires municipaux. Concernant le secteur universitaire, l’écart s’élève à 19,6 %. 

Et du côté des employés des entreprises publiques (sociétés d’État), ces derniers reçoivent 15 % de moins que les fonctionnaires municipaux. 

PAUVRES CITOYENS !  

Avouons que la « domination » des municipalités en matière de rémunération m’apparaît difficilement justifiable.  

D’autant plus qu’en comparant des pommes avec des pommes, l’ISQ nous fait prendre conscience que les employés municipaux gagnent nettement plus que l’ensemble des citoyens qu’ils desservent.  

Méchant fardeau pour les citoyens quand on sait que la masse salariale au niveau municipal représente de 35 à 39 % des dépenses municipales. 

CONCRÈTEMENT  

Dans son étude comparative, l’ISQ utilise 74 emplois repères répartis dans cinq catégories d’emplois : professionnels, techniciens, employés de bureau, employés de service et ouvriers. Sont exclus de la comparaison les emplois d’infirmiers et d’enseignants, lesquels sont surtout concentrés dans l’administration québécoise.  

Les écarts de rémunération qui existent, pour des jobs similaires, entre les employés municipaux, les salariés de la fonction publique québécoise et les employés du secteur privé (regroupant syndiqués et non-syndiqués) sont, c’est le moins qu’on puisse dire, non négligeables.  

Pour l’ensemble des emplois repères, l’employé municipal qui travaille dans les villes et municipalités de 25 000 habitants et plus gagne annuellement une rémunération globale de 93 208 $, soit 22 723 $ de plus que l’employé à la solde du gouvernement du Québec. Et par rapport au salarié du secteur privé, l’employé municipal encaisse quelque 19 216 $ de plus.  

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