Moyen de pression: les constables spéciaux ressortent leurs pantalons de clown
Ils attendent depuis des mois que le Conseil des ministres entérine leur convention collective
Camille Payant
Les constables spéciaux, qui agissent notamment comme forces de l’ordre dans les palais de justice, sont les premiers à ressortir les pantalons de clown comme moyen de pression depuis que la loi les interdisant a été invalidée.
«C’est tout ce qui nous reste. [...] On n’a pas le droit de grève ni de ralentissement de travail», a indiqué le président du syndicat des constables spéciaux du gouvernement du Québec, Franck Perales.
Les 350 constables spéciaux ont signé une entente de principe avec le gouvernement concernant leur convention collective en juin dernier. Or, cette dernière n’a toujours pas été entérinée par le Conseil des ministres.
«Nos membres sont à bout, ils sont impatients», a précisé M. Perales.
C’est la première fois que des employés de l’État utilisent ce moyen de pression depuis que le gouvernement de Philippe Couillard avait voté une loi interdisant le port des pantalons colorés. Des policiers les portaient alors en réaction à la réforme de leur régime de retraite.
Cette loi a été invalidée en août dernier par la Cour supérieure. «En raison de sa portée excessive et de son imprécision, la disposition prohibitive restreint les droits fondamentaux des policiers bien plus qu’il n’est nécessaire pour atteindre les objectifs », avait alors indiqué la juge Florence Lucas.
Au palais de justice de Montréal, les constables spéciaux qui patrouillaient dans les corridors ont pour la plupart enfilé des jeans ou des pantalons cargo vendredi matin. Ceux qui devaient être présents dans les salles d’audience portaient toutefois leurs pantalons d’uniforme pour ne pas ralentir le déroulement de la cour.
En plus des constables spéciaux, des huissiers-audienciers sont également en moyen de pression afin de réclamer un meilleur salaire pour faire face à l’inflation, mais aussi pour maintenir leurs conditions de travail.
Au palais de justice de Montréal, l’un d’eux s’est d’ailleurs présenté en pantalon «ghillie», utilisé pour se camoufler en forêt. Il s’est présenté dans la salle d’audience avec son pantalon bien en évidence, sans toutefois s’attirer des commentaires du juge.
-Avec Michaël Nguyen
Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?
Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.