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L'article provient de TVA Nouvelles
Monde

Les conspirationnistes québécois continuent leur propagande

Photo d’archives, AFP
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Camille Payant | Journal de Montréal

2022-01-06T10:02:26Z
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L’assaut du Capitole il y a un an doit servir de mise en garde au Québec, où les groupes conspirationnistes continuent de partager avec la même virulence leur propagande sur les réseaux sociaux comme dans la rue.

« Tant qu’il y aura des gens qui s’opposent aux mesures sanitaires, il y aura des gens qui en prendront avantage et utiliseront ça comme plateforme pour partager des théories du complot et mener les gens vers certains groupes haineux », affirme Étienne Quintal, chercheur sur la haine en ligne au Neuberger Holocaust Education Centre. 

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Convergence des groupes  

Lors de l’assaut du 6 janvier 2021, des adeptes de QAnon, des nationalistes blancs et des miliciens côtoyaient des citoyens ordinaires, des groupes qui n’ont en apparence rien en commun.

Une convergence également observée au Québec, où plusieurs mouvements se regroupent dans une position commune contre le gouvernement.

« Des gens qui sont pour la médecine alternative ou antivaccins se rassemblent maintenant avec des citoyens contre l’intervention gouvernementale ou même parfois de l’extrême droite ou de QAnon », soutient Marie-Ève Carignan, professeure au département de communication de l’Université de Sherbrooke.

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D’anciens membres de groupes d’extrême droite comme la Meute sont notamment actifs au sein de mouvements conspirationnistes québécois.

Passer de l’écran à la rue est réaliste pour ces groupes. « On a vu cet été le nombre de gens qui sont sortis pour les manifestations organisées un petit peu partout contre les mesures sanitaires », précise M. Quintal. 

Tout est donc possible au cours de la campagne électorale provinciale qui se tiendra cet automne, selon les deux chercheurs. 

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Une vision répandue  

Selon un sondage réalisé en juin par la Chaire UNESCO en prévention de la radicalisation et de l’extrémisme violent, environ 24 % de la population québécoise et canadienne croit à des thèses complotistes, à plus ou moins grande échelle. De ce nombre, un noyau dur d’environ 8 % adhère très fortement à ces thèses. 

Ces statistiques sont similaires à celles recueillies avant l’insurrection du 6 janvier 2021.

Écoutez le correspondant pour TVA Nouvelles à Washington, Richard Latendresse, avec Benoit Dutrizac sur QUB Radio:

En analysant ces résultats, Marie-Ève Carignan, qui est également directrice du pôle médias de la Chaire, a pu établir un lien entre l’adhésion très forte au conspirationnisme et la sympathie à l’égard de la violence. 

« Ça fait vraiment écho à ce qu’on a vu au Capitole, c’est-à-dire qu’on pense que c’est légitime de recourir à des gestes violents pour faire entendre nos idéaux et notre point de vue », précise-t-elle.

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