Les confidences de José Théodore
Agence QMI
L’ancien gardien du Canadien de Montréal José Théodore a connu bien des hauts et bien des bas lors de son passage dans l’uniforme du Bleu-Blanc-Rouge, sur lesquels il est revenu récemment.
Dans le dernier balado «Spittin’ Chiclets», l’homme de 44 ans a été très généreux et a élaboré sur sa carrière de hockeyeur. Il a entre autres parlé de sa relation avec les médias montréalais.
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Théodore a raconté que les représentants de la presse l’avaient aidé en début de carrière, notamment lorsqu’il était en négociation contractuelle avec le CH. Il est cependant revenu sur les moments plus difficiles.
«Je ne me compare pas à Patrick Roy ou à P.K. Subban, mais quand tu prends de la place dans l’œil du public à l’extérieur de la glace – j’avais beaucoup de commanditaires et je passais dans des publicités –, tu deviens une sorte de distraction. C’est un peu ce qui est arrivé à P.K.», a analysé Théodore.
L’ancien gardien a révélé le moment où il a senti qu’il n’était plus dans les bonnes grâces des journalistes. Il a rappelé un incident où il avait fait les manchettes pour une mauvaise blague faite à propos des partisans pendant une séance photo à l’ouverture du camp d’entraînement de la saison 2005-2006.
«J’ai compris qu’avant, j’avais les médias qui poussaient pour moi et qui m’aidaient. À ce moment, j’ai réalisé que cela avait changé. J’ai vu le changement d’attitude et j’ai été échangé cette saison-là», s’est-il souvenu.
«J’étais prêt à partir de la ville. J’aurais adoré y remporter une coupe Stanley, mais j’avais besoin d’un nouveau départ», a ajouté Théodore.
Associé aux Hells
Le natif de Laval est aussi revenu sur les démêlés avec la justice de plusieurs membres de sa famille et le fait qu’il a été associé aux Hells Angels.
«Ils [les policiers] pensaient que j’étais peut-être impliqué et ils ont donné le nom ''enquête arbitre'' à leur intervention. Une dizaine ou une vingtaine de personnes ont été arrêtées. Ils ne sont pas venus pour moi. Imaginez les médias à Montréal. Je me souviens d’avoir été sur la page couverture du journal pendant sept jours consécutifs. Je n’avais absolument rien à me reprocher, mais j’étais le gars qui jouait pour le Canadien.»
Théodore a parlé de la fameuse photo de lui avec un membre du groupe criminalisé.
«Quand j’avais 19 ans, j’ai été invité à un tournoi de golf. Quand quelqu’un t’invite à prendre une photo avec lui, tu ne lui demande pas une pièce d’identité...»
«À 26 ans, j’ai des super commanditaires et tout va bien. Là, une photo prise par la police est envoyé aux médias et j’ai passé un été d’enfer», a indiqué «Théo», qui a révélé avoir perdu environ 1 million $ en lien avec cette affaire.
Une saison exceptionnelle
Sur une note plus positive, Théodore a longuement discuté de sa brillante saison 2001-2002, pendant laquelle il a remporté les trophées Vézina et Hart.
«Jeff Hackett et moi, nous nous battions pour le poste de numéro 1, mais il s’est blessé en octobre. Mathieu Garon est devenu mon substitut et je ne sais pas pourquoi, mais Therrien [Michel, l’entraîneur-chef du CH à l’époque] me faisait jouer à tous les matchs.»
«Mes chiffres étaient bons et j’ai été invité au match des étoiles. C’est là que je me suis dit que je devais continuer sur ma lancée et permettre à cette équipe de se rendre en séries éliminatoires. C’est ce qui s’est produit.»
Théodore a par ailleurs été très surpris de mettre la main sur ses honneurs, même s’il avait mis toutes les chances de son côté.
«Les gens ne me croient toujours pas, mais je n’avais aucun discours de remerciements prêt. Je suis superstitieux et je ne voulais pas me nuire. Les gars qui ont des discours ne gagnent jamais.»
Manque de motivation
À la suite de cette campagne fabuleuse, «Théo» a connu une baisse de motivation.
«Pour être 100 % honnête, mon entraînement n’a pas été le même l’été suivant, j’ai signé un gros contrat et mon état d’esprit n’était pas le même», a-t-il dit.
Théodore a révélé qu’il aurait aimé être un joueur comme Joe Sakic ou Martin Brodeur, c’est-à-dire un athlète qui ne manque jamais de motivation.
«Je me suis toujours demandé comme ils faisaient pour toujours être aussi bons et passionnés à toutes les années pendant 20 ans. Pour ma part, j’ai besoin d’avoir le dos au mur, un genou au sol et que tout le monde pense que je suis fini.»
Une savoureuse anecdote sur Terry Ryan
José Théodore a bien fait rire les animateurs de «Spittin’ Chiclets» en partageant une histoire concernant Terry Ryan, considéré comme l’un des plus grands «flops» du Canadien au repêchage.
«Lors de la Saint-Patrick, il m’a dit qu’il voulait battre son record et qu’il allait essayer de boire 36 bières en une heure», s’est rappelé l’ancien gardien.
«Après 25 bières, il s’est levé pour aller aux toilettes. Il est tout simplement tombé la face première au sol. [...] C’était un gars super pour l’esprit d’équipe.»
Disons que cela explique un peu pourquoi le huitième choix au total de l’encan de 1995 n’a disputé que huit parties dans la Ligue nationale et qu’il n’y a jamais inscrit de point.