Progression du Parti populaire du Canada: les chefs fédéraux amenés à réagir
Audrey Sanikopoulos | Agence QMI
Interrogés sur la récente montée du Parti populaire du Canada (PPC) dans les sondages, les chefs des quatre principaux partis fédéraux ont plutôt préféré se renvoyer la balle à ce sujet.
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En point de presse dimanche matin, les chefs libéral, conservateur, néodémocrate et bloquiste n’ont pas échappé aux questions à propos de la montée des intentions de vote pour la formation politique de Maxime Bernier, particulièrement Justin Trudeau, dont certains déplacements de campagne ont été perturbés par des partisans du parti.
«Je ne veux pas commenter sur les sondages, mais on voit qu’il y a de plus en plus de gens, c’est une petite minorité de la population, mais ça prend de plus en plus de place en ligne [et] dans les manifestations», a réagi le libéral qui était présent sur la Rive-Sud de Montréal.
«L'important c’est d’avoir du leadership fort et clair qui ne va pas accepter de leur laisser de la place pour grandir. [...] On ne va pas accepter que ça prenne de l’ampleur», a-t-il poursuivi, soulignant que le Canada n’est pas à l’abri des «mouvements populistes, extrémistes, intolérants, “divisifs”, polarisants».
M. Trudeau a d’ailleurs été pris à partie par un partisan de M. Bernier lorsqu’il retournait vers son autobus après son annonce du jour. «Votre seule réussite est d’être pire que votre père [Pierre Elliott Trudeau]», a déclaré l’homme qui tenait à la main une pancarte de la candidate du PPC dans la circonscription de La Prairie, Ruth Fontaine.
Le chef du Parti libéral du Canada avait cependant profité de la question sur le PPC pour envoyer une pique à son adversaire conservateur, affirmant que «c’est si décevant de voir quelqu’un comme Erin O’Toole qui prétend vouloir être un leader fort pour le Canada de ne même pas pouvoir exiger que ses propres candidats soient vaccinés».
Le dirigeant du Parti conservateur du Canada avait également été pris pour cible par le bloquiste Yves-François Blanchet.
«N’importe quel appui au parti de M. Bernier est plus important que ce qu’il mérite. Cependant vous devriez davantage poser cette question aux conservateurs parce que je doute fort que le parti de M. Bernier vienne piger chez les progressistes du Bloc québécois», a affirmé M. Blanchet qui se trouvait à Sainte-Luce-sur-Mer.
De son côté, M. O’Toole a très peu commenté la montée du PPC dans les sondages, avançant seulement qu’il n’était pas inquiet.
«Je suis le seul chef qui peut remplacer Justin Trudeau. Et les Canadiens, d’un océan à l’autre, méritent un gouvernement qui peut remplacer un gouvernement corrompu et toujours lent avec M. Trudeau et les libéraux», a-t-il lancé lors de son déplacement à Vancouver, en Colombie-Britannique.
Le néodémocrate Jagmeet Singh a pour sa part souligné qu’il «ne comprend pas [l’avancée du PPC] parce qu’[il] ne pense pas comme ça».
«Mais je peux dire en général qu’il y a des gens qui sont frustrés au-delà de ce parti et je comprends en général qu’il y a des gens qui sont frustrés, des gens qui sont cyniques, des gens qui ont vu des belles paroles de M. Trudeau et après six ans, ils ont vu des promesses brisées», a-t-il mentionné pendant son annonce à Sudbury, en Ontario.
Une percée du PPC dans l’Ouest
Le dernier sondage d’Ekos Research a démontré que les intentions de vote pour le parti de M. Bernier continuent leur progression au Canada, une tendance qui est observée depuis près d’une semaine.
Le Parti populaire du Canada a ainsi gagné des voix dans l’Ouest canadien, remportant samedi près de 11 % des intentions de vote en Colombie-Britannique et 14 % en Alberta, cette dernière province ayant connu un bond de 7 % par rapport au sondage du 4 septembre dernier.
Une augmentation a également été observée en Ontario (9 %), au Québec (8 %) et dans les provinces de l’Atlantique (8 %) en date du 11 septembre, montrant une légère progression du parti en une semaine.
Le sondage du 11 septembre d’Ekos Research a été réalisé auprès de 1238 Canadiens entre le 8 et le 10 septembre alors que celui du 4 septembre a recensé les opinions de 1274 Canadiens du 1er au 3 septembre 2021.