Les chauffeurs d'autobus de Lévis menacent de débrayer durant six jours
Jean-Luc Lavallée | Journal de Québec
Les Lévisiens qui montent à bord des autobus de la STLévis risquent d’être privés de service durant six jours, du 23 au 28 janvier prochain, si les chauffeurs d’autobus mettent à exécution leur menace de débrayage.
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Le syndicat des chauffeurs d’autobus de la Rive-Sud, affilié à la CSN, avait déjà tenu une journée de grève le 14 novembre dernier.
Dans un communiqué diffusé mercredi matin, il annonce son intention de récidiver pendant près d’une semaine à la fin janvier. Un avis de grève a été transmis à l’employeur.
« Face à un manque de volonté flagrant de la part de l’employeur et de la municipalité de régler le conflit, il est temps d’augmenter la pression pour leur faire comprendre que notre service est indispensable. Nous méritons des conditions de travail à la hauteur de notre travail, et Lévis mérite un service de transport en commun financé adéquatement », martèle le président du syndicat des chauffeurs, Alain Audet.
Précisons que les services offerts par le sous-traitant Autocar des Chutes (à Saint-Étienne, Saint-Nicolas, Saint-Rédempteur, Breakeyville et Saint-Lambert-de-Lauzon) ainsi que le service de transport adapté seraient maintenus en cas de grève.
Des postes à temps plein réclamés
Les chauffeurs de la STLévis veulent améliorer leurs conditions de travail et réclament notamment des hausses salariales, la fin du recours à la sous-traitance et des postes à temps plein pour leurs membres qui travaillent à temps partiel, pour favoriser la rétention de personnel.
Afin de dénouer l’impasse, M. Audet invite l’employeur – la STLévis – à obtenir un «mandat de négociation clair et sérieux pour éviter que le conflit de travail ne se détériore et que le service en soit affecté».
Un jeu «dangereux» selon la direction
Le vice-président de la STLévis, Michel Patry, ne voit pas du tout les choses du même œil. Il estime que le syndicat joue à un jeu « dangereux » et se désole qu’une nouvelle menace de grève soit brandie alors que le processus de médiation est toujours en cours. Les étudiants de plusieurs écoles et leurs parents risquent de faire les frais d’une telle grève, a-t-il souligné.
« On ne veut pas que les usagers soient pris en otage non plus, à cette période-ci de l’année particulièrement. Ce n’est pas une situation agréable ni une situation qu’on souhaite. Le syndicat, c’est sa stratégie et il l’assumera. C’est certain que ce n’est pas pour attirer la sympathie des usagers », a-t-il réagi.
Le seul conseiller d’opposition à Lévis, Serge Bonin, s’inquiète quant à lui pour les personnes vulnérables qui risquent d'être frappées de plein fouet par un bris de service, a indiqué son attachée de presse Monica Beaudet. « On est sensibles à cet enjeu-là. Nous, on veut tout faire pour éviter une grève et on va être à l’affût dans les prochains jours », a-t-elle fait savoir. Rappelons que M. Bonin siège également au conseil d'administration de la STLévis.
Les autobus de la STLévis sont redevenus aussi achalandés cet automne, qu’avant la pandémie, a indiqué au Journal la société de transport.
En septembre, le niveau avait par exemple atteint 110 % de celui observé en 2019, année où plus de 2,6 millions de déplacements avaient été enregistrés (comparativement à 1,4 million en 2020 et 1,7 million en 2021).
Les statistiques de toute l’année 2022 n’ont pas encore été comptabilisées et seront dévoilées dans le prochain rapport annuel.
-Avec la collaboration de Diane Tremblay
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