«Les bras m'en sont tombés»: Donald Trump veut prendre le contrôle de Gaza

Donald Trump dit vouloir prendre «le contrôle» de la bande de Gaza dévastée par la guerre à long terme, de manière à en faire la «Côte d’Azur du Moyen-Orient».

«Les États-Unis vont prendre le contrôle de la bande de Gaza et nous allons faire du bon boulot avec», a déclaré le président américain lors d’une conférence de presse au bureau Ovale aux côtés du premier ministre israélien Benyamin Netanyahou.

«Nous en prendrons possession et serons responsables du démantèlement de toutes les bombes dangereuses qui n'ont pas explosé et de toutes les armes», a-t-il poursuivi.

Il n’a pas expliqué comment il avait l’intention de s’y prendre, se contentant de dire qu’il s’agit d’un «projet à long terme». «Tout le monde à qui j'ai parlé aime l'idée», a-t-il dit.

«Ce n'est pas une décision prise à la légère», a-t-il insisté, répétant son souhait de faire de Gaza «la Côte d’Azur du Moyen-Orient».

Aplanir la zone

Trump a parlé du territoire palestinien comme d’un «chantier en démolition», affirmant États-Unis allaient «aplanir la zone et se débarrasser des bâtiments détruits».

Il a affirmé une fois de plus que les habitants de Gaza pourraient aller vivre en Jordanie ou en Égypte, deux pays pourtant hostiles à cette idée.

Visiblement heureux, M. Netanyahou a déclaré que l’idée «pourrait changer l’Histoire». Il a salué en Donald Trump «le meilleur ami» qu'Israël ait jamais eu à la Maison-Blanche.

«Nous en parlons, il l'étudie avec ses collaborateurs, son équipe», a-t-il dit.

«Les bras m’en sont tombés», a réagi Loïc Tassé, politologue et chroniqueur au Journal de Montréal.

«M. Trump ne saisit pas la complexité du problème et la dangerosité pour les États-Unis de faire ce genre de chose. Il va se mettre à dos toutes les populations arabes et musulmanes de la région», croit le chargé de cours à l’Université de Montréal.

Pensée magique

L’expert doute fortement que les Palestiniens veuillent partir de leur territoire et que la Jordanie et l’Égypte veuillent les accueillir.

«Ça semble être de la pensée magique plus qu’autre chose. Je ne vois pas comment ça pourrait se faire, sauf avec des coûts humains, politiques et économiques exorbitants» a-t-il expliqué.

Le président américain a suscité récemment une vague d'indignation internationale en proposant de faire «tout simplement le ménage» dans la bande de Gaza en transférant ses habitants dans des lieux «plus sûrs» comme l'Égypte ou la Jordanie.

L’an dernier, son genre, Jared Kushner avait parlé de «propriétés en bord de mer» qui pourraient avoir beaucoup de valeur.