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L'article provient de TVA Sports
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Super Bowl: les Bengals, de perdants à finalistes

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Photo portrait de Stéphane Cadorette

Stéphane Cadorette

2022-02-12T05:00:00Z
2022-02-12T14:39:32Z
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On dit souvent que le vent tourne vite dans la NFL, mais dans le cas des Bengals, il s’agit plus d’une violente bourrasque que d’une douce brise. L’équipe, qui était la risée dans la ligue il y a deux ans à peine, n’est plus qu’à un pas d’être celle qui rira en dernier, au Super Bowl.

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Le fameux terme « équipe Cendrillon » a été utilisé à outrance dans le monde du sport, sauf qu’il convient parfaitement à l’ascension insoupçonnée des Bengals. Dans l’histoire, aucune équipe de la NFL n’avait récolté que six victoires en deux ans avant d’être propulsée au Super Bowl l’année suivante.

Ja’Marr Chase
Ja’Marr Chase Photo d'archives, AFP

En 2019, les représentants de Cincinnati bouclaient la saison avec une fiche de deux victoires et 14 défaites. Ils terminaient au 30e rang offensif avec une pauvre moyenne de 17,4 points par match. 

Les murs étaient tellement criblés de trous que tout le plâtre du monde semblait insuffisant pour colmater les brèches et offrir un alignement présentable.

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Le divin enfant

Les Bengals n’avaient pas gagné un match de séries depuis la saison de 1990. Ils ont ensuite accumulé 18 saisons perdantes. Malgré quelques épisodes ensoleillés avec sept présences en séries de 2005 à 2015, Cincinnati demeurait un marché que bien des joueurs souhaitaient éviter comme la peste.   

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Puis, l’an dernier, est arrivé le divin enfant. Avec le premier choix au repêchage, les Bengals ont pris la seule décision qui s’imposait en optant pour le quart-arrière Joe Burrow. 

Dans les mois précédant le repêchage, les Bengals et Cincinnati ont été salis au point où certains médias insinuaient que Burrow pourrait refuser de se rapporter à l’équipe. Heureusement pour les Bengals, ce n’était que de la poudre aux yeux et l’arrivée de Burrow a commencé à opérer de profonds changements dans la culture organisationnelle.

Un revirement rare

Malgré la venue de Burrow, les Bengals ont continué de souffrir l’an dernier, en partie en raison de sa phase d’apprentissage nécessaire, mais aussi de la blessure subie par la recrue. 

Si bien que les progrès ont été très modestes, avec une fiche de quatre victoires, 11 revers et une nulle. La cave de la division Nord de la conférence américaine attendait Cincinnati pour une troisième année de suite.

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Grâce à la progression fulgurante de Burrow en 2021 et à d’excellents ajouts à ses côtés, les Bengals se sont faufilés contre toute attente au Super Bowl. 

Pour donner une idée à quel point une telle percée est rare, seuls les 49ers de 2019, les Rams de 1999 et les Bengals de 1988 sont passés d’une saison de quatre victoires à une participation au Super Bowl en l’espace d’un an. 

Il n’y a que les Panthers de 2003 et les 49ers de 1981 qui n’ont mis que deux ans pour passer d’une saison de deux victoires ou moins à une présence au match ultime. 

Les Bengals ne sont assurément pas venus à Los Angeles en touristes, mais qu’ils triomphent ou qu’ils échouent au Super Bowl, ils ont déjà l’assurance de retourner à Cincinnati en gagnants. 

Quelques-uns des revirements de situation les plus rapides dans l’histoire de la NFL  

BENGALS, 2019 À 2021

Photo d'archives, AFP
Photo d'archives, AFP

De 2-14 en 2019 à 10-7 cette saison, les Bengals ont vécu une transformation remarquable. L’arrivée de Joe Burrow a été providentielle, mais les Bengals ont aussi réalisé plusieurs autres bons coups. Ils ont notamment entouré le quart-arrière de ses deux receveurs de choix, Tee Higgins et Ja’Marr Chase, lors des deux derniers repêchages. En défense depuis 2020, ils ont ajouté plusieurs partants de qualité en DJ Reader, Trey Hendrickson, BJ Hill, Logan Wilson, Chidobe Awuzie, Vonn Bell et Mike Hilton, entre autres. Avec une fiche de 6-25-1 après ses deux premières saisons à la barre, l’entraîneur-chef Zac Taylor semblait en danger. Le voilà tout près du Saint-Graal dans la NFL. 

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PANTHERS, 2001 À 2003

Photo d'archives, AFP
Photo d'archives, AFP

En 2001, George Seifert en était à sa troisième et dernière année à la barre des Panthers, après de glorieuses années à San Francisco. L’équipe, avec une fiche de 1-15, n’allait nulle part. La saison suivante, avec John Fox aux commandes, les Panthers ont étonné avec sept victoires. En 2003, c’était une route improbable vers le Super Bowl, grâce à sept victoires par trois points ou moins des « Cardiac Cats ». Menés par le quart-arrière Jake Delhomme et le porteur Stephen Davis, deux agents libres qui ont transformé l’attaque, les Panthers avaient subi la défaite face aux Patriots au Super Bowl 38. 


RAMS, 1998-1999

Photo d'archives, AFP
Photo d'archives, AFP

Les Rams de 1998 n’avaient remporté que quatre petites victoires. Un an plus tard, ils fondaient beaucoup d’espoirs en Trent Green, le quart-arrière embauché pour relever la franchise. Ce dernier s’était blessé et un réserviste inconnu du nom de Kurt Warner avait pris le relais pour enflammer la ligue contre toute attente. Entouré de Marshall Faulk, Isaac Bruce et Torry Holt, Warner a dirigé une attaque surnommée « The Greatest Show on Turf ». Les Rams ont remporté 13 victoires en saison pour ensuite aller chercher leur premier et seul titre de champions du Super Bowl, face aux Titans. 


COWBOYS, 1989 À 1992

Photo d'archives, AFP
Photo d'archives, AFP

Les Cowboys de 1989 étaient misérables avec une seule victoire. Pas reluisant, en apparence, pour le nouveau propriétaire Jerry Jones et le nouvel entraîneur-chef Jimmy Johnson. Le vent a vite commencé à tourner quand l’équipe a échangé son porteur étoile Herschel Walker contre une manne de choix. Du lot, ont émergé les fondations de l’équipe, avec le porteur Emmitt Smith en tête, pour rejoindre les Troy Aikman et Michael Irvin. L’équipe a fait les séries en 1991 et l’année suivante, elle décrochait le premier de trois Super Bowls en quatre ans. 


49ers, 1979 À 1981

Photo d'archives, Getty Images
Photo d'archives, Getty Images

En 1979, les 49ers étaient considérés comme une organisation à éviter avec seulement trois présences en séries en 18 saisons. Ils venaient de compléter une misérable campagne de 2-14. C’était la première année du nouveau régime de Bill Walsh, un entraîneur-chef qui allait devenir légendaire. En troisième ronde, il repêchait le quart-arrière Joe Montana, qui allait aussi devenir l’un des plus grands de tous les temps. Après de timides progrès en 1980, les 49ers ont explosé en 1981 avec 13 victoires. Leur ascension de l’époque n’est pas sans rappeler celle des Bengals actuels.

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