Bengals et Rams au Super Bowl
Stéphane Cadorette
Le Super Bowl 56 opposera les Bengals aux Rams, le 13 février, à Los Angeles. Les deux équipes ont obtenu leur place de manière spectaculaire, en comblant des déficits importants pour remporter des finales de conférences spectaculaires.
Les Bengals ont triomphé des Chiefs par 27 à 24, en prolongation, pour gagner la finale de la conférence américaine. Les Rams ont ensuite eu raison des 49ers par 20 à 17 en finale de la conférence nationale.
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Pour atteindre le Super Bowl, les Bengals ont dû réussir la plus grosse remontée de l’histoire dans une finale de conférence, en comblant un déficit de 18 points face aux puissants Chiefs.
Les Colts de 2006 en avaient fait autant face aux Patriots.
Plusieurs avaient laissé les Bengals pour morts. Après tout, le quart-arrière des Chiefs Patrick Mahomes affichait un reluisant dossier de 39-1 en carrière lorsque son équipe menait par au moins 14 points.
De leur côté, les Rams accusaient un retard de 10 points au troisième quart face aux 49ers avant de renverser la vapeur. Ils montraient une fiche de 1-23 sous les ordres de Sean McVay à ce jour quand ils tiraient de l’arrière par au moins 10 points en deuxième demie.
Longue attente
Pour les Bengals, ce sera une troisième présence au Super Bowl et une première depuis 1988.
Difficile de ne pas tomber sous le charme de leur irrésistible épopée, eux qui, il y a deux ans à peine, terminaient leur saison avec deux victoires et 14 défaites.
Les Chiefs semblaient invincibles en première demie. La puissante attaque menée par Patrick Mahomes a inscrit un touché à chacune de ses trois premières possessions, sur des réceptions de Tyreek Hill, Travis Kelce et Mecole Hardman.
Tirant de l’arrière par 21-3, les Bengals ont réagi à la mi-temps en réduisant l’écart grâce à une passe et une course de 41 verges de Burrow à Samaje Perine.
La défense se lève
En deuxième demie, la défense des Bengals a pris le contrôle en utilisant souvent huit joueurs en couverture de passe. La stratégie a confondu Mahomes, qui a ensuite lancé deux interceptions. En deuxième demie et en prolongation, les Chiefs ont été limités à 83 verges.
La jeune attaque explosive des Bengals attire toute l’attention, mais l’organisation a investi massivement sur son unité défensive avec des ajouts comme Trey Hendrickson (1,5 sac du quart), Chidobe Awuzie (huit plaqués), DJ Reader (excellent contre la course) et Von Bell (interception fatale en prolongation) depuis deux ans. Cette approche a porté ses fruits.
En prolongation, il était facile d’imaginer la belle histoire des Bengals prendre fin.
Les Chiefs, comme la semaine passée, ont même remporté le tirage au sort pour amorcer le temps supplémentaire avec le ballon.
L’interception de Vonn Bell a cependant donné le ballon aux Bengals, qui n’ont pas raté leur opportunité.
C’est le botteur recrue Evan McPherson qui a réussi le placement victorieux, son quatrième de la rencontre. Il est parfait depuis le début des séries avec 12 placements en 12 tentatives.
Les Bengals étaient l’équipe incapable de gagner en séries. Les voilà au Super Bowl.
Rédemption pour Stafford
Parlant d’insuccès répétés en séries, le quart-arrière des Rams Matthew Stafford s’y connaissait en la matière en 12 ans à Detroit. Un an jour pour jour après avoir été échangé des Lions aux Rams, il s’en va au Super Bowl.
Stafford a amassé 337 verges avec deux passes de touché et une interception. Ses deux receveurs, Cooper Kupp et Odell Beckham, ont franchi la barre des 100 verges.
Après des touchés de Deebo Samuel et George Kittle, les 49ers s’étaient donné une avance de 17-7. Les Rams ont réduit l’écart sur le deuxième touché de match de Kupp, puis ont créé l’égalité avec un placement de Matt Gay.
Avec 1 min 46 s à jouer, Gay a donné les devants aux Rams. Les 49ers ont obtenu une dernière chance, mais le quart-arrière Jimmy Garoppolo, sous pression, a lancé une grenade mal avisée, qui s’est retrouvée dans les mains de Travin Howard pour l’interception fatale.
Le Super Bowl 56 opposera pour la deuxième fois des quarts-arrières qui ont été choisis au premier rang au total du repêchage.
Les étoiles du jour
Joe Burrow
Les statistiques du quart des Bengals ne sont pas si impressionnantes (250 verges, deux passes de touché, une interception), mais il a réalisé les gros jeux aux bons moments, et son instinct hors pair pour fuir la pression l’a bien servi. Burrow a encore montré ses nerfs d’acier.
Jessie Bates III
Le maraudeur des Bengals connaît d’excellentes séries. En couverture de passe, il a continué d’exceller. En prolongation, plusieurs ont salué l’interception de Vonn Bell, mais c’est Bates qui a d’abord rabattu la passe en direction de Tyreek Hill. Tout un joueur !
BJ Hill
Le gros plaqueur des Bengals a pris la place de Larry Ogunjobi depuis qu’il s’est blessé il y a deux semaines. Face aux Chiefs, il a réalisé l’un des jeux clés du match en sautant pour réussir une interception. Ce revirement a ensuite permis aux Bengals de niveler la marque.
Aaron Donald
Le plaqueur monstre des Rams ne compte aucun sac et seulement trois plaqués. Sauf que Donald a été Donald en toute fin de match en appliquant une pression insoutenable sur Jimmy Garoppolo, qui a forcé la passe interceptée par Travin Howard.
Cooper Kupp
Le receveur des Rams a été fantastique avec 11 réceptions pour 142 verges et deux touchés. Il a ainsi récolté au moins 100 verges dans 13 matchs cette saison en incluant les séries. Il s’agit d’un record. Kupp est dangereux dans toutes les facettes.
Trent Williams
Dans la défaite, impossible de ne pas souligner l’effort colossal du bloqueur des Niners Trent Williams. Le roc de la ligne offensive et le meilleur à sa position à travers la ligue a bien joué malgré une blessure à la cheville qui aurait tenu à l’écart bien des joueurs. Chapeau !