Les attaques d’ours polaires pourraient augmenter à cause du réchauffement climatique
Andrea Lubeck
Les attaques d’ours polaires, comme celle qui a provoqué la mort d’une femme de 24 ans et de son fils d’un an en Alaska la semaine dernière, sont appelées à se multiplier avec les changements climatiques.
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L’incident s’est déroulé près d’une école du village de Wales, en Alaska. L’ours a pourchassé plusieurs personnes avant d’attaquer la mère et son fils. Il a ensuite été tué par un témoin présent sur la scène. C’était la première attaque d’ours polaire dans l’État américain depuis 1990.
Des experts croient que le scénario pourrait se répéter à mesure que la planète se réchauffe.
«Il est rare que les ours polaires attaquent les humains, bien que des preuves anecdotiques suggèrent que la fréquence augmente, probablement en raison de l’augmentation des interactions entre les humains et les ours polaires», a indiqué David Meanwell, directeur de l’ONG Bear Conservation, en entrevue au quotidien Newsweek.
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Il explique que les attaques envers les humains sont faites soit par de jeunes ours inexpérimentés, soit par de vieux ours désespérés.
«S’il s’agissait d’un ours jeune ou vieux, il se pourrait bien que l’animal ait eu faim et que l’attaque ait été prédatrice. C’est inhabituel à cette période de l’année, donc si l’ours était en bonne santé, il est effectivement possible que le changement climatique ait été un facteur», poursuit l’expert.
Une présence accrue sur les terres
La hausse des températures liée au réchauffement climatique fait fondre la glace de mer que les ours polaires utilisent pour chasser, s’accoupler et élever leurs petits. C’est le principal risque auquel l’animal fait face.
Sans la glace de mer, ces carnivores de l’Arctique se trouvent contraints de migrer vers le sud et de passer davantage de temps à l’intérieur des terres qu’auparavant, ce qui augmente la possibilité d’interactions avec les humains, rapporte le Washington Post.
Déjà, les chercheurs ont remarqué une «présence accrue» des ours polaires sur les terres et dans les zones côtières d’Alaska, de la baie de Baffin près du Groenland et de Svalbard, un archipel norvégien situé dans l’océan Arctique.
Ces mammifères tentent de «tirer le meilleur parti de la situation» et «cherchent des solutions de rechange lorsqu’il n’y a pas de glace», a souligné Jon Aars, dirigeant du programme sur les ours polaires de l’Institut polaire norvégien, en entrevue au Washington Post. «Mais je pense qu’il est peu probable qu’ils puissent survivre dans des zones où il n’y a plus du tout de glace de mer.»
— Avec des informations du Washington Post et de Newsweek