Les Alouettes en finale de l’Est
Philippe Asselin
Pour la première fois en huit ans, les Alouettes de Montréal ont remporté un match sans lendemain.
Dimanche, la troupe de l’entraîneur-chef Danny Maciocia a en effet mis fin à une très longue série d’insuccès éliminatoires en battant les Tiger-Cats de Hamilton 28 à 17 lors de la demi-finale de l’Est.
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Les «Als» n’avaient pas connu ce bonheur depuis la campagne 2014. C’était également la première fois que le club montréalais venait à bout des «Cats» en éliminatoires depuis 1996.
Quelques instants après la victoire obtenue devant plus de 20 000 partisans, Maciocia a résumé ce qui s’est passé sur le terrain du Stade Percival-Molson.
«Ça ressemble beaucoup à quelques matchs que nous avons joués cette année : une demie qui va bien, une autre qui va un peu moins bien et à la fin, on trouve une façon d’aller chercher une victoire, a-t-il dit. Ça résume l’année qu’on a vécue, mais aussi à quel point ces gars-là ont du caractère, du chien. Je suis tellement fier d’eux. Ça n’a pas été une année facile, sur le terrain comme à l’extérieur. Ils n’ont toutefois jamais douté!»
Un départ canon, mais...
Les «Moineaux» ont amorcé la rencontre sur les chapeaux de roues. Après un excellent retour de botté de Chandler Worthy sur le premier jeu du match, l’attaque a traversé le reste du terrain en cinq jeux et a conclu sa première séquence dans la zone payante. Avant de retourner au vestiaire pour la pause de la mi-temps, ils avaient inscrit deux autres touchés et permis seulement deux placements à leurs rivaux.
L’unité du quart-arrière Trevor Harris n’a cependant pas été en mesure de poursuivre ses succès avec autant de régularité et n’a jamais renoué avec la zone des buts au retour du vestiaire. Heureusement pour les «Als», la défensive était cependant là pour veiller au grain.
«On a démarré en force. On s’est donné une bonne chance de gagner en inscrivant plus de 20 points en première demie», a raconté le receveur de passes Eugene Lewis.
«Dans un match, on traverse des hauts et des bas. [...] Au final, notre défense a réussi les jeux dont on avait besoin», a poursuivi le joueur vedette avant de louanger aussi plusieurs de ses coéquipiers en offensive.
Des revirements clés
C’est au milieu du troisième quart que le momentum a semblé quitté le camp des Alouettes. À la recherche d’une étincelle, les Tiger-Cats ont décidé de remplacer le quart-arrière Dane Evans par Matthew Shiltz. Le changement a eu l’effet escompté, puisque l’ancien pivot des «Als» a permis aux siens d’inscrire un majeur dès ses premiers moments sur le terrain. À ce moment, les visiteurs n’étaient qu’à une possession de niveler le pointage. La défensive a toutefois fermé les livres avec de très gros jeux lors des 15 dernières minutes.
Le demi de coin Mike Jones a réussi sa deuxième interception du match et Tyrice Beverette a fait perdre le ballon à Shiltz profondément dans son territoire. Après le coup de grâce du secondeur, alors qu’il restait un peu plus de deux minutes à faire, les porteurs de ballon des Alouettes ont fait le reste du boulot pour permettre aux leurs d’obtenir une place en la finale de l’Est. Celle-ci sera disputée dimanche prochain, contre les Argonauts à Toronto.
«On va continuer d’écrire de nouveaux chapitres dans ce fameux livre qu’on est en train d’écrire tout le monde ensemble», a affirmé Maciocia avec émotion.
Envers et contre tous
À la mi-août, peu d’observateurs auraient parié que les Alouettes seraient l’une des quatre dernières équipes en lice pour mettre la main sur la coupe Grey cette saison.
Et pourtant, la formation montréalaise a déjoué les pronostics.
«Je regarde où nous sommes rendus et je pense au fait qu’il y a quelques mois, nous avions une fiche de 2-6. Il n’y a probablement pas grand monde qui croyait que nous pouvions gagner et nous qualifier pour les éliminatoires à ce moment-là», a soulevé l’entraîneur-chef Danny Maciocia, quelques instants après que son équipe ait obtenu sa place en finale de l’Est.
«Je suis tellement content pour l’organisation au complet, les joueurs et les entraîneurs adjoints, eux qui en ont vécu beaucoup cette année.»
Les représentants des Alouettes se sont d’ailleurs permis de prendre un moment pour célébrer sur le terrain après leur gain de dimanche sur les Tiger-Cats. En plus d’avoir le sentiment d’avoir prouvé quelque chose, ils étaient très heureux d’avoir cloué le bec à leurs rivaux ontariens.
«Tout le monde doutait de nos chances, mais on a réussi, a déclaré le receveur Eugene Lewis. Tous les demis défensifs [des Tiger-Cats] savent le pointage final et c’est tout ce que j’ai à dire.»
«Ils croyaient tous que nous allions perdre, s’est-il tout de même permis d’ajouter. Mais si tu n’as pas embarqué sur notre bateau, reste à l’écart parce qu’on se prépare pour Toronto maintenant.»
Fletcher se démarque encore
Chez les footballeurs des «Als», le porteur de ballon Walter Fletcher en est l’un de ceux qui a l’impression d’avoir toujours quelque chose à prouver. Arrivé d’Edmonton en juin, via une transaction, l’Américain de 25 ans est un élément clé des succès de son équipe depuis quelques semaines. Ce fut de nouveau le cas contre les «Cats». Il a amassé 102 verges grâce à sept courses et quatre attrapés, en plus d’inscrire l’un des trois touchés des siens.
«Je suis choyé de vivre ça, a indiqué Fletcher. Ça n’a pas toujours été facile pour moi lorsque je jouais à Edmonton. J’étais surtout utilisé sur les unités spéciales. Je ne savais pas trop quoi penser lorsque j’ai appris que je venais d’être échangé, mais je suis très choyé de faire partie de cette aventure.»
«Je pense que j’ai pris mon erre d’aller au meilleur moment et il faut que ça se poursuive!»