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L'article provient de Le Journal de Québec
Affaires

Disparition d’un géant québécois: les actionnaires approuvent la vente de Cominar

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Jean-Michel Genois Gagnon et Martin Jolicoeur

2021-12-21T16:49:23Z
2021-12-21T20:36:47Z
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Malgré les contestations, les porteurs de parts de Cominar ont finalement approuvé, mardi, la vente du géant de l’immobilier au Groupe Canderel et ses partenaires. Si le tribunal donne son feu vert, il s’agira de la plus importante transaction immobilière commerciale dans l’histoire du Québec.

Lors d’une assemblée extraordinaire qui s’est déroulée mardi, les porteurs de part ont voté à 82,76% en faveur de cette transaction, qui sera maintenant analysée par la Cour supérieure du Québec le 23 décembre.   

Ces dernières semaines, des gens d’affaires et de grands actionnaires du fonds avaient fait part publiquement de leur mécontentement concernant la proposition de 11,75$ l’action. Du lot, le gestionnaire institutionnel Letko Brosseau et Associés était de ceux qui jugeaient cette offre dérisoire.  

Pour plusieurs, cette proposition chiffrée à 5,7 G$, incluant la dette, était inférieure à la réelle valeur du groupe. Il faut dire qu’en 2020, l’action de Cominar s’échangeait à plus de 15$ sur les marchés boursiers.  

L’investisseur activiste George Armoyan, principal actionnaire en importance de Cominar, avec un peu moins de 10% des actions, était désolé de la tournure des événements. 

«Pour que les choses se passent autrement, il aurait fallu changer le CEO et son conseil d’administration. Ces derniers devraient avoir honte de ce qu’ils viennent d’accomplir», a-t-il indiqué. 

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«Les actionnaires ont décidé et il faut respecter cette décision. Je crois que plusieurs d’entre eux étaient simplement fatigués et voulaient passer à autre chose», poursuit celui qui estime que le prix de vente est «d’au moins 20% en deçà de ce qu’il aurait dû être». 

Dettes importantes

Au début du mois de décembre, le fonds de placement immobilier, qui détient 310 immeubles, a même publié un communiqué invitant les porteurs de parts à voter en faveur de cette offre, qui a également été recommandée par le conseil des fiduciaires de Cominar.  

La direction évoquait alors avoir «des dettes importantes» s’élevant à plus de 1 G$ qui arrivaient à échéance d’ici la fin de 2022. Ces derniers mois, en raison de la pandémie, la valeur de plusieurs propriétés a aussi chuté.  

Le bras immobilier de la Caisse de dépôt et placement du Québec, Ivanhoé Cambridge, qui détient une participation de 4,64% dans Cominar, a voté en faveur de cet arrangement avec le Groupe Canderel.  

«Cette transaction nous permettra, à terme, de réinvestir dans l’immobilier québécois, poursuivant ainsi le pivot de notre portefeuille», a souligné dans un courriel la porte-parole Justine Lord-Dufour.  

Cominar analysait depuis septembre 2020 différents scénarios pour assurer sa santé financière et accroître la valeur des parts pour ses actionnaires.  

Si le tribunal approuve cette transaction, le Groupe Mach de Montréal déboursera 1,5 G$ pour devenir propriétaire de 42 propriétés commerciales et de bureaux, soit 25% du portefeuille de Cominar.  

La division industrielle aboutira, quant à elle, entre les mains de la société américaine Blackstone. Elle représente 35% des actifs du fonds.  

Le Groupe Canderel et ses partenaires, FrontFour, Koch, Artis et Sandpiper, conserveront les autres propriétés. La direction a déjà mentionné vouloir poursuivre et bonifier certains projets immobiliers de Cominar. Elle prévoit aussi ouvrir un bureau à Québec et conserver le nom de Cominar.  

En 2019, le fonds envisageait la construction de près de 10 000 unités résidentielles sur une dizaine de ses sites.  

Cette transaction devrait être conclue au cours du premier trimestre de 2022. 

L’entente prévoit notamment la vente de Place de la Cité (Québec), du Mail Champlain (Brossard), du Centre Rockland (Montréal), du Centropolis (Laval) et de la Gare Centrale de Montréal.  

Cette transaction devrait permettre aux cinq plus hauts membres de la direction chez Cominar d’empocher près de 10 M$. Le président et chef de la direction, Sylvain Cossette, pourrait recevoir une indemnité de 5,2 M$. 

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