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Repartage de publication: Instagram fait rager ses abonnés et des créateurs comme Loounie

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Photo portrait de Andrea Lubeck

Andrea Lubeck

2021-09-10T12:00:00Z
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Instagram teste actuellement un changement apporté à sa fonctionnalité de partage de publication en Story, qui fait rager certains utilisateurs. Mais il fait également craindre, chez les créateurs de contenus, une baisse d’engagement.  

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Si vous n’arrivez plus à partager une publication en Story comme avant, en utilisant le bon vieil avion en papier directement sous la photo, c’est que vous êtes officiellement un cobaye pour le changement de fonctionnalité. 

Pour pousser ses utilisateurs à créer du contenu plus original, Instagram les force maintenant à passer par le module de création de Story et à utiliser le collant «Repartager» («Reshare»). Les utilisateurs peuvent ensuite choisir parmi les publications et les reels visionnés dans la dernière heure, les publications sauvegardées ou leurs propres posts, ce qu’ils désirent partager en Story.

Cette modification n’est pas coulée dans le béton, mais elle donne une bonne indication de l’orientation que souhaite prendre Instagram pour de futurs changements apportés à son application, selon le magazine spécialisé TechCrunch

Les créateurs affectés  

Si le changement fait rager les utilisateurs, il pourrait aussi devenir une source de migraines pour les créateurs de contenus. Les changements périodiques apportés à la plateforme menacent l’engagement envers leurs publications, qui est un peu leur pain et leur beurre. 

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«Ce sont les plus petits créateurs, qui comptent beaucoup sur ce genre de partages pour faire voyager leur contenu, qui vont en ressentir les impacts. Depuis les changements d’algorithme, c’est extrêmement difficile de grossir notre communauté et d’avoir un bon taux d’engagement», soutient Caroline Huard, alias la créatrice de contenus @loounie sur Instagram.

Des impacts financiers importants  

Elle précise que «ce n’est pas pour flatter l’ego des créateurs de contenus qu’on veut un bon engagement»; ces statistiques sont plutôt utilisées pour établir les tarifs payés par les marques pour des publications commanditées.

«Sans la fonction de partage, qui est une statistique super intéressante qui fait que le contenu va être vu par plus de gens, c’est sûr que ça va limiter le rayonnement des plus petits créateurs au profit de ceux qui sont capables de se payer de la publicité. Ce n’est pas un pas dans une direction intéressante pour eux», dit celle qui est aussi auteure de livres de recettes véganes et chroniqueuse à la radio et à la télé.

Jouer la «game d'Instagram»   

Le fameux algorithme a d’ailleurs tout changé pour les créateurs de contenus, souligne Caroline Huard. «Ma philosophie a toujours été de croire que si je fais du bon contenu, il va voyager. Mais quand le paradigme a changé, que l’ordre chronologique a fait place à l’algorithme d’Instagram qui te montre ce qu’il pense que tu veux voir, l’engagement n’était plus proportionnel à la qualité du contenu.»

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La créatrice en a elle-même vécu un exemple flagrant: une publication simple à saveur humoristique a reçu trois fois plus de mentions «J’aime» que l’annonce de son second livre de recettes, sur lequel elle a travaillé pendant plus d’un an. «Il faut se mettre à jouer la game d’Instagram», résume-t-elle.

Une profession à part entière  

Ces changements constants demandent aussi un effort supplémentaire de la part des créateurs de contenus pour maîtriser la gestion de communauté, qui est un métier à part entière, en plus de tout ce que la création de contenus implique, rappelle Caroline Huard.

«On peut étudier dans ce domaine-là et en devenir spécialiste. Moi, mon talent, c’est le contenu que je crée, ce n’est pas nécessairement de savoir comment gérer la plateforme. On s’attend que les créateurs de contenus deviennent des spécialistes des médias sociaux et ça peut être difficile à suivre», indique-t-elle.

«On ne se fera pas d’illusion: Instagram est une plateforme qui veut faire de l’argent. Elle n’est pas là pour être au service des créateurs», conclut Caroline Huard. On connaît la chanson: likez, commentez et partagez sans retenue le contenu de vos créateurs préférés pour les encourager.

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