Publicité
L'article provient de TVA Sports
Sports

L’entraîneur des «Argos» a-t-il trop parlé?

MARTIN ALARIE / AGENCE QMI
Partager

Philippe Asselin

2022-11-12T23:04:47Z
2022-11-12T23:46:23Z
Partager

Habituellement, les athlètes et les entraîneurs essayent d’éviter les déclarations qui pourraient motiver leurs adversaires.

L’entraîneur-chef des Argonauts de Toronto, Ryan Dinwiddie, s’est peut-être mis le pied dans la bouche en répondant à une question sur l’unité offensive des Alouettes, et ce, à 24 heures de la finale de l’Est opposant les deux clubs.

«Ils gardent ça assez simple en attaque, mais ils exécutent bien. Nous n’allons pas voir énormément de concepts différents, mais probablement plus des petits changements de temps en temps», a-t-il affirmé samedi.

Dinwiddie s’est ainsi permis d’envoyer une pique à ses rivaux montréalais et ce ne serait pas la première fois, selon le porteur de ballon William Stanback.

«Je l’ai entendu faire ce type de commentaires cette semaine, alors que j’étais assis dans mon salon avec ma femme et mes enfants. J’ai levé le son du téléviseur et je l’ai entendu dire que notre attaque était prévisible», a indiqué le représentant des Alouettes.

«Si tu peux prédire, assure-toi d’appeler le bon jeu pour nous arrêter, a-t-il ensuite dit, servant au passage un avertissement. Nous n’arrêterons pas d’avancer tant que tu ne nous arrêteras pas. Ça n’a aucune importance ce que nous appelons comme jeu, car nous allons l’exécuter à la perfection. Ce sera une vraie bataille sur ce terrain.»

Publicité

Le verre à moitié plein

Questionné sur la déclaration de son vis-à-vis, l’entraîneur-chef des Alouettes, Danny Maciocia, n’a pas voulu s’embarquer dans une guerre de mots. Il a plutôt choisi de souligner l’aspect «exécution» du commentaire de Dinwiddie.

«L’important, c’est l’exécution. Nous pourrions avoir une attaque plus complexe en ce qui concerne la formation, la sélection de jeux ou l’utilisation du personnel. Mais si tu n’es pas capable d’exécuter les jeux, ça donne quoi?»

Moins candide que son entraîneur, le quart-arrière Trevor Harris a tout de même aussi concentré sa réplique sur l’aspect positif de l’affirmation du pilote des «Argos».

«C’est son opinion. S’il a regardé les vidéos de nos matchs et que c’est ce qu’il perçoit, ça lui appartient», a réagi le vétéran de 36 ans.

«Pour ce qui est de l’exécution, souhaitons que nous soyons en mesure de bien faire demain. Nous allons nous assurer d’exécuter chacun de nos jeux comme s’il s’agissait du meilleur au monde. Il peut bien avoir son opinion, je n’en ai rien à foutre.»

Pas un, mais deux autobus en panne...

Amateurs de conspirations, vous serez servis par l’anecdote suivante. Après avoir atterri à Toronto, les membres des Alouettes se sont séparés dans deux autobus. L’un se dirigeait vers l’hôtel, alors que le second a pris le chemin du BMO Field pour les disponibilités médias. À quelques moments d’intervalle, les deux transports sont mystérieusement tombés en panne.

Il n’en fallait pas plus pour que l’idée d’une tactique de l’adversaire pour déconcentrer les Alouettes fasse surface.

Publicité

«J’ai appelé ma mère pour lui dire que les deux autobus étaient en panne. Elle m’a demandé si j’étais sérieux et a dit qu’ils essayaient simplement de nous jouer dans la tête. Elle a ajouté que nous ne devrions pas nous en faire et de leur faire la leçon demain [dimanche]», a raconté le receveur de passes Eugene Lewis.

Pour sa part, Maciocia n’a pas souhaité se mouiller sur un possible complot.

«J’ai quelques idées de réponses pour vous, mais je vais les garder pour moi-même», a-t-il exprimé avec un large sourire.

Un choc Stanback-Muamba à prévoir

Il n’y a pas seulement l’entraîneur-chef des Argonauts Ryan Dinwiddie qui a décidé de provoquer les Alouettes avant l’ultime match dans la section Est de la Ligue canadienne.

Le secondeur des Argonauts Hénoc Muamba a clamé qu’il pense avoir l’avantage sur le porteur de ballon des Alouettes William Stanback. Évoluant au cœur de la défensive torontoise, celui qui a vécu une bonne partie de son enfance à Montréal aura la mission d’attendre et de freiner le gros demi offensif des Moineaux quand il émergera de la ligne de mêlée.

«Je suis prêt pour cette confrontation! Je connais très bien Stanback et j’ai beaucoup de respect pour lui, mais je suis prêt et j’ai hâte. J’espère qu’ils vont lui donner le ballon 20 ou 25 fois. Je vais être là pour l’accueillir chaque fois», a affirmé Muamba.

Mis au parfum de la déclaration de son ancien coéquipier, Stanback a gardé une certaine réserve.

«Voici ce que j’en pense : ce qui doit arriver arrivera... Hénoc est un gars super, sur et à l’extérieur du terrain. J’arrive ici avec la mentalité que je dois dominer dès les premiers moments du match. Nous savons à quoi nous attendre de leur défensive et nous sommes prêts à nous battre jusqu’à la toute fin.»

Publicité

«Si on me donne le ballon 20 ou 25 fois, ça veut dire que nous sommes en position de gagner le match», a-t-il ajouté.

L’entraîneur-chef des Alouettes, Danny Maciocia, a d’ailleurs fait le même constat que son joueur.

«Si jamais William est rendu avec 20 ou 25 courses, ça veut dire que ça regardera bien pour nous!»

De la pression sur Bede

Par ailleurs, le pilote des «Argos» n’y est pas allé de main morte sur les attentes qu’il avait à l’endroit du botteur Boris Bede.

«Boris doit nous donner sa meilleure performance de la saison, a affirmé Dinwiddie. Il doit être concentré. S’il rate un placement, je veux qu’il reste en confiance. Ce match pourrait se décider avec sa jambe.»

Cette saison, le produit du Rouge et Or de l’Université Laval a réussi 78,2 % de ses tentatives de placement. Il a cependant maintenu une moyenne de 50 % dans les trois parties qu’il a disputé contre les Alouettes cette saison.

Mayala n’y est pas

De retour dans le camp des Alouettes, le receveur de passes Hergy Mayala ne sera pas du match présenté au BMO Field. Il ne semble d’ailleurs pas avoir fait le voyage à Toronto, lui qui était malade vendredi. Cole Spieker prendra sa place dans la formation.

Argonauts : un club qui veut se racheter

Les Argonauts sont dans une situation très familière présentement, mais ils espèrent que le passé ne sera pas garant de l’avenir.

Comme ce fut le cas l’an dernier, le club de la Ville Reine a pris le premier rang de l’Est au terme de la saison régulière. Cela leur permet de bénéficier d’un laissez-passer en première ronde éliminatoire et de disputer la finale de leur section à la maison.

Les «Argos» n’ont cependant pas été en mesure d’en profiter en 2021, baissant pavillon 27 à 19 contre les Tiger-Cats de Hamilton. Ce match s’était d’ailleurs terminé en foire, alors que deux joueurs de la formation perdante ont été impliqués dans une altercation avec des partisans de l’autre équipe, ce qui a mené à une enquête du service de police de Toronto...

«Il y a beaucoup de gars dans notre vestiaire qui ont la mémoire longue. Nous avons faim, car nous avons raté une opportunité l’an passé», a soulevé le secondeur Hénoc Muamba.

«Je pense que cela explique la mentalité que nous avons présentement. Nous sommes concentrés sur la tâche. C’est un match et nous savons que notre saison se joue demain [dimanche].»

L’entraîneur-chef Ryan Dinwiddie partage la vision de son leader en défensive et s’est assuré que sa troupe pense seulement au duel contre les Alouettes.

«Nous n’avions pas le même sentiment d’urgence l’an dernier. Je crois que nous pensions trop au match de la Coupe Grey la dernière fois. Ce ne sera pas le cas cette fois. Le match de dimanche est le plus important de notre année et nous devons absolument le gagner.»

Publicité
Publicité