Lehouillier isole politiquement l’opposition, déplore le seul élu de Repensons Lévis
Stéphanie Martin | Journal de Québec
Le seul conseiller d’opposition à Lévis estime que le cabinet du maire Lehouillier l’isole politiquement et organise un blocage systématique pour l’empêcher d’avoir accès à de l’information cruciale.
«C’est sûr que je sens que la commande politique, c’est : «on n’écrit rien, on ne confirme rien, on peut lui parler un peu, mais faites attention à ce que vous dites.» C’est ce que je sens de ce qui se passe.»
Serge Bonin, seul élu de Repensons Lévis, a convoqué les médias, mercredi, pour dresser un bilan, après un an à siéger au conseil municipal de Lévis. Il s’agit de la première opposition depuis 2008 dans cette Ville. Mais après les promesses de collaboration du départ, M. Bonin se dit «déçu» que celles-ci ne se soient pas concrétisées.
Il a énuméré une foule de demandes écrites formulées au cabinet politique de Gilles Lehouillier. Elles sont toutes restées lettre morte. En prévision de l’exercice budgétaire qui s’en vient, il dit avoir été laissé sur le carreau. Il a dû demander à l’accès à l’information des documents qu’il juge nécessaires à la bonne analyse du budget. Jusqu’à maintenant, il ne les a pas reçus.
Il n’est pas consulté sur les projets de développement qui concernent son propre district, regrette-t-il. «J’apprends en même temps que le citoyen qu’il y a un six logements qui a poussé dans la cour d’une résidence unifamiliale avec la vitre dans sa piscine et je ne peux rien dire là-dessus.»
Réflexe démocratique absent
«Il y a un réflexe démocratique qui n’est plus là, à Lévis», laisse-t-il tomber. «Le réflexe est tellement là qu’on décide entre nous. On se parle, on est sur le coin de la table, mais dans une ville de 150 000 habitants où maintenant il y a une vie démocratique et où 35 % des gens ont une autre opinion, il faut reconsidérer la chose. Ça manque de reconnaissance envers ce qu’est l’opposition.»
Il donne l’exemple d’autres villes comme Longueuil, Québec et Sherbrooke où l’opposition et les citoyens sont davantage consultés. «Dans la façon de faire, on peut faire mieux, on peut être plus inclusif, plus collégial.»
Inquiétudes
Il s’inquiète de certains aspects de la gestion de l’administration Lehouillier. «On a des inquiétudes sur la dette, sur le développement qui se fait rapidement.»
«On me parle, on est gentil avec moi, dans les comités, c’est pas trop contraignant, on est capable d’échanger. Mais quand on arrive dans les sujets les plus pointus, pour aller chercher de l’information, des fois, on me dit quelque chose, je demande une confirmation écrite et je ne la reçois pas. Et après j’apprends que la chose qu’on m’avait dite, ce n’était pas la bonne chose.»
L’élection partielle dans Christ-Roy lui donne espoir qu’une nouvelle voix de Repensons Lévis s’ajoute au conseil. Cela lui donnerait un secondeur à ses propositions, lui permettrait de forcer des votes.
«J’appelle tous les gens de Christ-Roy à comprendre que les débats peuvent avoir lieu publiquement ici à Lévis. C’est un pas majeur pour la démocratie d’avoir une deuxième voix qui vient amener un autre point de vue.»
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