L’église de Beaupré a été vendue à un promoteur qui veut la convertir en immeuble à logements


Diane Tremblay
L’église Notre-Dame-du-Saint-Rosaire, à Beaupré, a été vendue à un promoteur qui promet de ne pas la démolir, mais plutôt de la transformer en immeuble à logements tout en gardant certains éléments distinctifs.
François Martel, un entrepreneur de Sainte-Brigitte-de-Laval, s’est vu remettre les clés de l’église, il y a environ un mois, au terme d’une transaction de 250 000$ impliquant la fabrique. La valeur de l’église, construite en 1954, et du terrain s’élève à 2,6 M$.
«Je n’avais jamais pensé qu’un jour je serais propriétaire d’une église, même si j’ai grandi dans une famille très pratiquante et que j’ai servi la messe», a lancé au Journal M. Martel, un passionné de patrimoine et d’histoire.

Le promoteur a fait une offre d’achat sur la propriété, qui est affichée sur le marché depuis août 2024. La dernière messe y a été célébrée en septembre.
M. Martel étudie différents scénarios et a mandaté une firme pour réaliser une étude de marché. Toutefois, l’acquéreur dit pencher vers la création de logements abordables, comme souhaitait le faire la Municipalité.
À la recherche des plans perdus
«Ce n’est pas moi qui vais jeter l’église à terre. Ça n’arrivera pas. Je ne ferai jamais ça. L’architecture et le bâtiment sont magnifiques», a dit M. Martel, qui cherche d’ailleurs les plans d’origine de l’église.
Selon le promoteur, l’église de 900 places pourrait accueillir une quarantaine de logements sur deux étages. Même s’il est tôt pour avancer un chiffre, il évalue tout de même le coût des travaux de conversion à environ 6 M$.
D’autres ventes à venir
En 2024, le Diocèse de Québec a accordé 12 permissions de fermetures d’église. En 2025, le Diocèse estime qu’il y en aura autant.
«Le bassin d’églises était à la base d’environ 230, mais ces années-ci, les paroisses sont en train d’évaluer leur capacité à en prendre soin», a affirmé Valérie Roberge-Dion, directrice des communications pour l’Église catholique de Québec.
À Beaupré, l’entrepreneur devra prendre des précautions pour éliminer l’amiante à certains endroits, mais selon M. Martel, cela ne semble pas majeur.
D’après le président de la fabrique de la paroisse Notre-Dame-de-la-Nouvelle-France, Lucien Vézina, l’église accusait des pertes financières importantes d’environ 75 000$ annuellement. Les coûts de chauffage sont faramineux. Durant l’hiver, c’est environ 2000$ de chauffage par semaine, a-t-il souligné.
La fabrique aurait souhaité l’offrir à la Ville de Beaupré pour la somme symbolique de 1$, mais le diocèse a jugé que cette option n’était pas «envisageable».

«Nous aurions aimé l’acquérir pour faire du logement abordable. À ce moment-là, nous aurions conservé uniquement la façade de l’église et nous aurions détruit le reste, incluant la partie contaminée par l’amiante, ce qui aurait été beaucoup plus simple», a dit le maire de Beaupré, Pierre Renaud, qui est quand même déçu par la décision du diocèse.
Avec la vente de l’église, la seule paroisse qui subsiste sur la Côte-de-Beaupré est celle de Château-Richer. Celle-ci a agrandi son territoire jusqu’à Saint-Tite-des-Caps. La fabrique cherche des repreneurs pour l'orgue et le clocher de l’église de Beaupré, qui ne seront pas une mince affaire à déménager.
12 églises fermées en 2024 dans le Diocèse de Québec
- 3 dans Portneuf
- 1 dans Charlevoix
- 1 en Beauce
- 7 dans Bellechasse-Etchemins
(Source: Diocèse de Québec)
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