Legault, Trudeau et Biden dégringolent... paient-ils indûment le prix politique de la crise du coût de la vie?
TVA Nouvelles
Le gouvernement de François Legault a connu récemment une chute vertigineuse de popularité, et il n’est pas le seul: le premier ministre du Canada Justin Trudeau et le président des États-Unis Joe Biden connaissent un sort similaire.
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Le taux d’insatisfaction s’élève à 63% pour M. Legault et à 60% pour M. Trudeau, selon un récent sondage Léger, tandis que M. Biden récolte 59% d'insatisfaction, selon CNN.
La question se pose ainsi de savoir si les gouvernements au pouvoir paient actuellement le prix d’un phénomène qui est hors de leur contrôle, soit la crise du coût de la vie.
L’analyste Gaétan Barrette nuance d’emblée à l’émission La Joute les chutes respectives des trois dirigeants en rappelant que contrairement à Joe Biden, François Legault jouissait d’un appui écrasant en début de mandat, ce qui n’a jamais été le cas du président américain.
Selon la jouteuse Joëlle Boutin, il est certain que les gouvernements au pouvoir paient actuellement le prix politique de l’inflation.
Mme Boutin argue qu’une certaine méconnaissance entoure pour «monsieur et madame Tout-le-Monde en général» les véritables ressorts économiques d’une récession, par exemple, de sorte que la voie est parfois ouverte aux oppositions pour jeter impunément le blâme sur le gouvernement lorsque l’inflation s’installe.
«On le voit aussi au Canada: Pierre Poilievre martèle le même message selon lequel l’inflation serait causée par les dépenses exagérées de Trudeau», pointe-t-elle.
«C’est un petit peu la même chose qui se passe aux États-Unis. Les républicains n’arrêtent pas de marteler que les dépenses du gouvernement ont causé l’inflation et le ralentissement économique, alors que ce n’est pas ça la réalité», rectifie Mme Boutin.
Gaétan Barrette abonde dans le même sens que sa copanéliste.
«Quand on regarde ce qui se passe en Occident, on est dans une sorte de crise des finances publiques vis-à-vis l’opinion publique. Les gens veulent plus de services, ne veulent pas payer plus d’impôts, et trouvent que les gouvernements ne dépensent pas à la bonne place», détaille-t-il.
«À un moment donné, est-ce que les gens saisissent bien tous les tenants et aboutissants qui nous mènent où on est aujourd’hui en termes économiques, en termes de gestion des fonds publics. On ne peut pas tout faire», rappelle l’ancien ministre de la Santé.
L’animatrice Emmanuelle Latraverse fait qui plus est valoir que, comble de l’étrange, l’économie des États-Unis se porte bien, de sorte qu’il est surprenant de voir les républicains exploiter ces enjeux.
Selon Yasmine Abdelfadel, la frange républicaine opposée au soutien apporté à l’Ukraine est particulièrement bien parvenue à alimenter un doute quant aux décisions de Joe Biden en la matière.
Le «raccourci intellectuel» qui consiste à alerter les contribuables sur le fait que l’argent envoyé pour soutenir l’effort de guerre en Ukraine est de l’argent perdu, qui n’est pas réinvesti en sol américain, a bien servi les républicains, analyse la jouteuse.
Écoutez les avis complets des jouteurs dans la vidéo au début de l’article.