Legault ne veut pas que le Québec reste pauvre pour que le prix des maisons reste plus bas qu’en Ontario
Gabriel Côté
L'augmentation du prix des maisons est un mal nécessaire, croit François Legault, qui ne veut pas que le Québec «reste pauvre» simplement pour que la valeur des propriétés demeure plus basse qu'en Ontario et en Colombie-Britannique.
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«Il faut un moment donné comprendre que si le salaire moyen augmente, le prix des maisons va augmenter. C’est une conséquence de l’offre et la demande. Je ne souhaite pas que le Québec reste pauvre pour qu’on garde un prix des maisons plus bas qu’à Toronto ou Vancouver», a affirmé le premier ministre en marge d’une annonce à Sainte-Sophie, lundi matin.
Il répondait alors à un journaliste qui lui demandait si le fait que le Québec rattrape l’Ontario dans la valeur de l’immobilier est selon lui une bonne nouvelle.
«C’est une des conséquences négatives d’un bien-être économique, mais les gens en moyenne ont plus d’argent pour acheter une maison», a répondu M. Legault.
«Au niveau du logement abordable, il faut faire en sorte d’aider ceux qui n’ont pas profité de ces hausses de salaire là», a-t-il ajouté.
Le premier ministre a également réitéré que l’objectif de son gouvernement en matière de logement est de «développer le plus de logements abordables possible».
Il a fait valoir que «la crise du logement, c’est d’abord un manque de logement», et que le projet de loi déposé à la fin de la session parlementaire par la ministre de l’Habitation France-Élaine Duranceau contient des mesures pour ne pas décourager les propriétaires d’en bâtir.
M. Legault s’est aussi porté à la défense de Mme Duranceau, qui se trouve dans l’eau chaude depuis plusieurs jours. Il a notamment été rapporté que la ministre de l’Habitation, qui œuvrait dans l’immobilier avant son élection, a déjà fait un flip immobilier, une opération qui consiste à acheter un logement et à le rénover pour ensuite le remettre sur le marché à un prix beaucoup plus élevé.
Selon le premier ministre, cela ne pose pas d’enjeu éthique.
- Écoutez l'entrevue d'Alexandre Dubé avec Véronique Laflamme, porte-parole du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) via QUB radio :
«Les gens qui sont dans l’immobilier, ils achètent et ils vendent. Ça fait partie de ce qui se fait dans l’immobilier», a-t-il lâché.
Au sujet de la rencontre controversée entre Mme Duranceau et une de ses anciennes partenaires d’affaires, la présidente du groupe immobilier LSA Annie Lemieux, M. Legault a rappelé que l’entreprise des deux femmes n’est plus en activité, et que la rencontre a eu lieu car Mme Lemieux évalue la possibilité de développer des résidences pour personnes âgées.
«Ça n’a rien à voir avec ce qu’elles ont fait dans le passé», a soufflé le premier ministre.
Puis, à la question de savoir si Mme Duranceau est vraiment la bonne personne pour régler la crise du logement, il a répondu que son passé dans l’immobilier «est un plus», avant de rappeler que sa responsabilité est de «développer du logement abordable».
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