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L'article provient de Le Journal de Québec
Politique

Legault: de fortes attentes pour demain

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Photo portrait de Antoine Robitaille

Antoine Robitaille

2022-11-29T10:00:00Z
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François Legault, 32e premier ministre du Québec, prononcera demain son troisième discours d’ouverture.

Avant un tel exercice – où sont exposées solennellement les grandes lignes de l’action gouvernementale –, j’aime bien me replonger dans les textes antérieurs.

«Audace»

Celui de 2018 était historique. Le premier d’un parti autre que le PQ ou le PLQ depuis 1976.

Le mot «audace» y était répété 12 foi ! «Il en a fallu, de l’audace pour bâtir ce qui est aujourd’hui devenu une nation francophone en Amérique. C’est cette audace qui doit nous inspirer.»

C’était là l’antidote à la «peur», désignée comme l’adversaire du gouvernement : «La peur de se tromper», de «ne pas être capable», la peur «du changement».

En relisant le discours de 2018, on constate certes que depuis, plusieurs choses ont été réalisées : élections scolaires abolies, uniformisation de la taxe scolaire, loi sur la laïcité, etc.

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«Peur»

Mais certaines promesses phares non réalisées sont particulièrement saillantes. Notamment celle de changer le mode de scrutin ; la seule que le gouvernement aura explicitement abandonnée, en blâmant la pandémie.

Les mots que le premier ministre y consacre en 2018 nous font prendre conscience que certaines lacunes de notre vieille démocratie (230 ans cette année) auraient pu être atténuées, voire corrigées.

«Les Québécois souhaitent que les partis collaborent davantage, et une telle réforme a le potentiel de changer la culture politique dans le bon sens, en atténuant la partisanerie.»

«Ce qui nous guide, dans cette réforme, c’est une représentation des élus plus fidèle au vote exprimé, mis en équilibre avec le poids des régions et la stabilité des futurs gouvernements.»

On se demande bien quelle «peur» aura fini par tuer cette «audace».

Problèmes persistants

Autre chose qui frappe, à la relecture du discours de 2018 : la persistance de certains problèmes.

Dans le système judiciaire, François Legault, en 2018, soutenait que «le premier défi» consistait «à accélérer l’administration de la justice pour éviter les délais déraisonnables en modernisant le système et en le finançant correctement». Évidemment, une pandémie et l’espèce de grève du zèle décrétée par la juge en chef de la Cour du Québec, Lucie Rondeau, n’ont pas aidé à régler la situation.

En santé? L’objectif était «de permettre aux Québécois de voir rapidement un médecin, une infirmière, un pharmacien quand ils sont malades». Il énumérait une série de mesures qui auraient pour effet «d’éviter que des patients engorgent inutilement les urgences».

Son deuxième discours d’ouverture, en pleine pandémie, a porté en grande partie sur la santé : «Avant la pandémie, il y avait beaucoup de sceptiques sur la capacité d’un gouvernement de changer en profondeur le réseau de la santé. Maintenant, on sait que c’est possible».

  • Pour une analyse accrue de la politique québécoise, nous vous conseillons Antoine Robitaille, tous les jours 17h 30, en direct ou en balado sur QUB radio : 

Absents

Enfin, selon notre perspective de 2022, il y a de grands absents dans les discours antérieurs. En 2018, aucune mention de la nécessité de refaire la loi 101. Cela n’apparaît qu’en 2021.

Quant au mot inflation, phénomène peu inquiétant jusqu’à récemment, il n’apparaît ni en 2018 ni en 2021. Ce sera sans doute un des thèmes dominants de celui de demain.

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