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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

L’économie québécoise capable d’absorber le choc

Aucun grand secteur d’activité n’est dépendant des échanges avec la Russie

Photo d'archives, Agence QMI
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Francis Halin et Jean-Michel Genois Gagnon

26 février 2022
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Le Québec n’est pas un partenaire économique majeur de la Russie de Vladimir Poutine et devrait donc pouvoir absorber l’impact du conflit, malgré certaines fluctuations de prix à court terme.

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« Il y a des entreprises qui risquent d’être touchées de façon plus significative, mais l’économie québécoise dans son ensemble n’est pas dépendante de ses relations avec la Russie », résume Yan Cimon, professeur de stratégie à l’Université Laval. L’an dernier, le Québec a importé pour 888 millions de dollars de produits de la Russie (21e rang), ce qui n’a rien à voir avec les 34 milliards de dollars des États-Unis (1er rang) ou les 14 milliards de dollars de la Chine (2e rang).

Au total, la valeur des échanges commerciaux de biens entre le Québec et la Russie représentait à peine 0,4 % de l’ensemble des échanges internationaux en 2020, selon le ministère de l’Économie et de l’Innovation (MEI).

Au cours de la même année, les cinq produits les plus importés de Russie étaient les huiles de pétrole, les engrais, les pneus, les houilles et l’argent.

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« Les entreprises importatrices vont devoir se trouver de nouveaux fournisseurs, mais ça se trouve sur les marchés internationaux », analyse Arthur Silve, professeur en économie à l’Université Laval.

« Je ne pense pas que cela se traduise par un choc pour les entreprises québécoises », tranche-t-il.

Quelques industries affectées

Du côté des exportations, la Russie ne figure même pas parmi les 25 pays d’exportation les plus importants pour le Québec.

Reste que pour certaines firmes de moyenne-haute technologie, de simulateurs de vol et de turboréacteurs, l’effet de la guerre risque de se faire ressentir à coup de millions de dollars. Chez Desjardins, on estime que l’impact se fera sentir sur les prix de l’énergie.

« Aux États-Unis et au Canada, l’un des premiers effets directs visibles pour la majorité de la population devrait être une nouvelle augmentation des prix de l’essence et de l’énergie », ont souligné ses économistes dans une note récente.

« La Russie n’est pas seulement l’un des plus grands producteurs de pétrole et de gaz au monde, c’est aussi un important fournisseur de métaux industriels tels que le nickel, l’aluminium et le palladium », pointe de son côté la Banque Nationale.

Cela dit, malgré ces soubresauts de prix, nos entreprises devraient pouvoir poursuivre leurs échanges économiques sans grandes secousses.

« Pendant la guerre froide, le commerce entre le bloc occidental et le bloc soviétique s’est poursuivi presque sans heurts. Le commerce est généralement exclu de la plupart des sanctions », observe M. Silve. 

« Les sanctions sont de nature financière principalement. Elles visent les banques. Aucune de ces sanctions pour l’instant n’est de nature commerciale », conclut-il.

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– Avec la collaboration de Marie Christine Trottier


Entre 2016 et 2020, à l’exception de 2017, les produits de moyenne-haute technologie ont dominé les exportations du Québec à destination de la Russie, selon le ministère de l’Économie et de l’Innovation.

Commerce Québec-Russie 

Importations 878 M$

Exportations 259 M$

10 principaux produits d’exportation 

  • 1. Simulateurs de vol 15,7 M$  
  • 2. Turboréacteurs 14,4 M$ 
  • 3. Machines 7 M$ 
  • 4. Avions, hélicos 6,6 M$ 
  • 5. Robinetterie 6 M$ 
  • 6. Accessoires de véhicules 4,6 M$ 
  • 7. Pièces de machines 4,2 M$ 
  • 8. Machine à percer 4,2 M$ 
  • 9. Machine de brasage 3,9 M$ 
  • 10. Moteurs à piston 3,6 M$  

10 principaux produits d’importation 

  • 1. Huiles de pétrole 143,3 M$ 
  • 2. Engrais (azotés) 89,6 M$ 
  • 3. Pneus 50 M$ 
  • 4. Houilles 35,1 M$ 
  • 5. Argent 27,9 M$ 
  • 6. Engrais minéraux 26,6 M$ 
  • 7. Cuivre affiné 21,8 M$ 
  • 8. Aluminium brut 20,2 M$ 
  • 9. Bois contreplaqué 19,3 M$ 
  • 10. Produits laminés 18,7 M$  

Exportations selon le niveau de technologie 

  • Haute technologie 32,8 M$ 
  • Moyenne-haute technologie 81,2 M$ 
  • Moyenne-faible technologie 8,7 M$ 
  • Faible technologie 13 M$  

Importations selon le niveau de technologie 

  • Haute technologie 6,4 M$ 
  • Moyenne-haute technologie 147,9 M$ 
  • Moyenne-faible technologie 318,4 M$ 
  • Faible technologie 31 M$  

(Source : Statistique Québec, 2021 et Note abrégée sur le commerce Québec-Russie, ministère de l’Économie et de l’Innovation du Québec, 2020)

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