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L'article provient de TVA Sports
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L’éclosion de Djordje

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Photo portrait de Dave Lévesque

Dave Lévesque

2021-11-06T01:02:25Z
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Quand Djordje Mihailovic s’est joint au CF Montréal, il savait que cette décision serait importante dans sa carrière.

Le jeune homme, qui aura 23 ans mercredi, n’a pas bronché même si l’organisation québécoise a versé un million de dollars en allocations diverses au Fire de Chicago pour faire son acquisition le 17 décembre dernier. Il s’agit d’une somme colossale pour un échange intraligue en MLS.

«Je n’ai pas pensé une seconde à l’argent, affirme-t-il avec conviction. J’ai surtout vu une bouffée d’air frais en joignant une équipe qui me faisait confiance et qui allait me permettre de jouer au niveau [où] je suis capable.»

Changement réussi

Pour Mihailovic, il était nécessaire de changer d’air parce qu’il sentait que sa carrière piétinait à Chicago, là où il a disputé ses quatre premières saisons dans la MLS après avoir fait ses débuts à 18 ans.

Son temps de jeu avait chuté de près de 300 minutes en 2020 par rapport à la saison précédente et il avait disputé moins de matchs. Pourtant, sa production était à la hausse dans la colonne des passes décisives, un détail qui n’a certainement pas échappé au directeur sportif de Montréal, Olivier Renard.

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Le changement d’air a été bénéfique pour le milieu offensif, qui connaît la meilleure campagne de sa carrière avec quatre buts et 16 passes décisives en 33 matchs.

En plus d’avoir battu le record d’équipe établi par Ignacio «Nacho» Piatti pour le nombre de passes décisives en une saison, Mihailovic est le seul joueur à avoir participé à tous les matchs de MLS cette année et il est le plus utilisé avec 2715 minutes.

«Ce qui se passe, c’est exactement ce que j’espérais. Je sais ce que je peux faire», dit-il en avouant ne pas manquer de confiance.

L’Américain, qui aime particulièrement ouvrir le jeu pour ses collègues, partage ses succès sans complexe.

«Mes coéquipiers m’aident beaucoup, parce que je ne peux pas faire de passes s’ils ne marquent pas de buts.»

Tirer plus au filet

Ses qualités de passeur ne sont plus à démontrer et il a établi une nouvelle marque personnelle avec quatre buts cette saison. Mais récemment, l’entraîneur-chef Wilfried Nancy a indiqué qu’il voulait le voir diriger des ballons au filet plus souvent plutôt que de toujours passer.

Pourtant, c’est le joueur de l’équipe qui compte le plus de tirs (56), en plus d’être deuxième derrière Romell Quioto pour les tirs cadrés avec 15.

Mihailovic sait très bien que Nancy a raison, mais il admet qu’il est difficile d’aller contre sa nature de passeur.

«L’expérience fait en sorte qu’on finit par prendre la bonne décision. C’est toujours facile de regarder le match et de revenir sur ses décisions.»

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«Mais je suis un joueur intuitif et il faut prendre les décisions rapidement. Dans les derniers matchs, ç’a été difficile en attaque pour nous, il ne faut pas le nier.»

Le rêve de l’Europe

Mihailovic ne s’en cache pas, il espère un jour pouvoir évoluer en Europe et c’est une des raisons qui l’ont poussé à venir à Montréal.

«Je me suis questionné si c’était un risque de rester à Chicago en vue de passer en Europe. Je ne faisais plus partie des plans.»

«Je voulais jouer à un haut calibre et je suis venu ici en sachant que je pouvais grandir et que ça pouvait devenir un tremplin, mais je ne veux certainement pas partir de Montréal parce que je sais que je peux continuer de progresser ici.»

Son mouvement vers l’Europe, il le fera quand il sentira que le moment est venu.

«Évidemment, le “timing” doit être bon, mes performances doivent être bonnes. Oui, c’est le meilleur foot, mais ça doit aussi être la bonne situation.»

Déjà chez les pros dès l'adolescence

Djordje Mihailovic a grandi dans le giron du Fire de Chicago, et c’est en joignant l’académie du club qu’il a compris qu’il avait un bon potentiel.

Le milieu de terrain a grandi à Lemont, en Illinois, à moins de 30 minutes du Toyota Park de Bridgeview où évoluait le Fire jusqu’à tout récemment. Il allait donc aux matchs assez fréquemment.

«Mon père m’entraînait, mes amis s’en allaient à l’école secondaire et je me cherchais une équipe ou une académie. C’était mon rêve de jouer professionnel et je me suis présenté à l’académie du Fire.»

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«Quand j’ai joint l’académie, j’étais petit, frêle et je jouais avec un groupe d’âge plus vieux que moi. Je ne jouais pas beaucoup.»

Progression rapide

Mais Mihailovic a vite fait ses classes et on l’a même invité à participer à un tournoi lors duquel il n’y avait que des joueurs universitaires alors qu’il n’avait que 14 ans.

«À partir de ce moment, j’ai commencé à penser que j’avais des chances de devenir professionnel. Mais je pensais surtout à me trouver une université.»

«À ma deuxième année à l’académie, j’ai commencé avec les moins de 16 ans, puis on m’a déplacé avec les moins de 18 ans et nous avons gagné le championnat national.»

Il a ensuite été courtisé par de nombreuses universités avant de s’engager auprès de celle de Caroline du Nord, avec qui il n’a finalement jamais joué.

Maturité

Quand on discute avec Mihailovic, on se rend vite compte qu’on a affaire à un jeune homme mature et intelligent.

«Je pense que le fait que j’étais déjà avec la première équipe à partir de 16 ans, ça m’a aidé. J’étais avec des adultes, mais ensuite je retrouvais des jeunes, alors j’avais une bonne compréhension.»

«C’était intéressant, j’étais encore à l’école secondaire. Je crois que j’avais 16 ans quand j’ai commencé à m’entraîner avec la première équipe.»

Disons que ses enseignants n’étaient pas tous très emballés quand il ratait plusieurs heures d’école. Son entraîneur à l’époque, Veljko Paunovic, voulait qu’il participe à tous les entraînements de l’équipe. Mihailovic avoue avoir été très souvent absent lors de ses deux dernières années du secondaire.

Et son statut d’athlète professionnel, par la suite, l’a placé dans une situation hors de l’ordinaire pour un adolescent.

«J’étais encore au secondaire et je vivais avec ma famille, mais j’avais un emploi et je payais des impôts», se souvient-il en riant.

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