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Environnement

L’eau est précieuse, même au Québec

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Photo portrait de Léa Ilardo

Léa Ilardo

2021-08-04T14:08:47Z
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BILLET - On la consomme comme si elle était présente en quantité inépuisable, mais les changements climatiques menacent notre accès à l'eau potable... même au Québec. 

Au Québec, on distribue 530 litres d’eau par personne par jour {moyenne incluant la consommation résidentielle et les industries}: un volume 24 % plus élevé que la moyenne canadienne et un des plus élevés au monde. La province a beau posséder 3% des réserves d’eau douce de la planète, cette surconsommation a déjà de graves conséquences environnementales, que la crise climatique ne fera qu’accentuer.

Les municipalités face au manque d’eau  

De plus en plus fréquentes, les canicules menacent le niveau des cours d’eau qui s'assèchent plus tôt pendant l’été. Les changements climatiques modifient aussi les patrons de précipitations: les pluies courtes et très intenses que l’on observe en ce moment ne permettent pas aux cours d’eau ni aux réserves souterraines de se recharger. Dans ce contexte, les municipalités se voient plus fréquemment obligées de mettre en place des mesures d’urgence pour conserver leur capacité de production d’eau potable, comme l’interdiction d’arroser en été. 

Une surconsommation qui rime avec pollution  

Si la quantité d’eau disponible nous préoccupe, sa qualité devrait nous inquiéter tout autant. En effet, notre consommation excessive d’eau a un impact direct sur l’environnement: plus il y a de demande en eau, plus il faut en traiter et plus on risque de dépasser la capacité des usines de traitement. Dans ces cas où les usines sont saturées, le surplus d’eaux usées est reversé, sans être filtré ni traité, dans les cours d’eau récepteurs. Ce rejet de substances polluantes menace la faune et la flore qui sont déstabilisées par l'altération de la qualité de l'eau.

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Limiter le gaspillage  

«Sur 530 litres d’eau consommés par personne chaque jour, il y en a seulement 2 que l’on boit», me rappelait Mathieu Bergeron, professeur au Département Technologie de l'eau et Environnement au Cégep de Saint-Laurent. Il ne faut pas oublier que les 528 autres litres utilisés sont aussi de l’eau potable: une eau qui passe par un système de traitement coûteux et qui est soumise à des normes strictes pour qu’on puisse la boire. C’est là que l’on prend conscience de l'aberration que représente le fait d’arroser notre asphalte avec de l’eau potable d’excellente qualité. Grosse nouvelle: il ne pousse pas, donc pas besoin de l’arroser!

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