«C’est un rappel à l’ordre»: Léa Clermont-Dion réagit à la sentence de son agresseur, l’ex-journaliste Michel Venne
Genevieve Abran
- L'ancien journaliste Michel Venne a été condamné à six mois de prison, une sentence que Léa Clermont-Dion qualifie d’«exemplaire».
- Pour la documentariste et auteure, il s’agit d’«un rappel à l’ordre à tout le monde que “le bar est fermé”».
- Michel Venne a été reconnu coupable d’agression et exploitation sexuelle sur Léa Clermont-Dion, alors que cette dernière était âgée de 17 ans.
L’auteure et documentariste Léa Clermont-Dion qualifie d’«exemplaire» la condamnation à six mois de prison de l’ancien journaliste Michel Venne, qui l’a agressée sexuellement.
«Je n’avais pas d’espoir, pas d’attente. Ce n’était pas pour ça moi l’aboutissement de ma quête, qu’il soit en prison, mais je suis satisfaite quand même, contrairement à la population», mentionne Léa Clermont-Dion, alors que certains ont qualifié la sentence de «bonbon».
«Je trouve que c’est quand même une sentence qui est exemplaire, parce qu’il y a 10 ans, Michel Venne ne serait pas allé en prison», souligne-t-elle en entrevue à QUB radio.
«[...] C’est un rappel à l’ordre à tout le monde que “le bar est fermé”, lance-t-elle. C’est important de rappeler qu’aucune violence sexuelle n’est acceptable.»
On avance... à petits pas
Léa Clermont-Dion a récemment présenté son documentaire T’as juste à porter plainte, dans lequel on la suit dans son parcours dans le système judiciaire. Elle raconte qu'elle a décidé de réaliser le documentaire pour offrir un «guide» à ceux et celles qui porteront plainte dans le futur.
Si elle salue le chemin parcouru, la documentariste croit qu’il y a encore du travail à faire. «Je me rends compte qu’il y a encore ben des acteurs d’influence dans le milieu judiciaire qui n’ont pas fait leur examen de conscience pour changer leur attitude», mentionne-t-elle.
Elle fait notamment référence à la juge en chef de la Cour du Québec Lucie Rondeau, qui s’est récemment opposée au projet de loi 92, qui prévoit la création d'un tribunal spécialisé en matière de violence conjugale et sexuelle.
Pour Léa Clermont-Dion, il est essentiel de changer le système de justice. «Ce n’est pas toujours l’idéal de dénoncer sur les réseaux sociaux, mais c’est le symptôme d’un système qui est brisé. C'est un méchant engagement, c’est pas normal que ça soit aussi compliqué porter plainte. C’est pas normal.»
En juin dernier, Michel Venne a été reconnu coupable d’exploitation sexuelle sur Léa Clermont-Dion. Les événements seraient survenus à l’été 2008, au moment où la jeune femme, mineure, était stagiaire à l’Institut du Nouveau Monde, dont il était le directeur.