Le travail des jeunes pourrait nuire à leur réussite scolaire
![La directrice générale des Partenaires pour la réussite éducative de Chaudière-Appalaches, Ariane Cyr, s’inquiète de l’impact du travail des jeunes sur leur réussite scolaire.](/_next/image?url=https%3A%2F%2Fm1.quebecormedia.com%2Femp%2Femp%2F68172329_186605c02fa218-a2dc-4ebd-bfcc-e46da9deb6c4_ORIGINAL.jpg&w=3840&q=75)
![Photo portrait de Daphnée Dion-Viens](/_next/image?url=https%3A%2F%2Fm1.quebecormedia.com%2Femp%2Femp%2F95b674a4-a26f-4ff9-bb0f-e931eae93e58%2Fgendaphnee-dion-viens_ORIGINAL.jpg&w=3840&q=75)
Daphnée Dion-Viens
Dans le réseau scolaire, les inquiétudes sont grandes: le risque que le travail fait planer sur la réussite des élèves dès le début du secondaire est préoccupant et pourrait contribuer au décrochage chez les plus âgés, craignent des intervenants.
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Dans la région de Chaudière-Appalaches, où la proportion d’élèves du secondaire qui concilient études et boulot est la plus élevée dans la province, les jeunes de 12, 13 ou 14 ans qui occupent un emploi sont plus nombreux qu’avant.
«C’est clair que ça existe maintenant partout dans notre région. On navigue vraiment à l’aveugle avec ces jeunes-là, puisqu’on n’a jamais mesuré l’effet du travail chez les élèves plus jeunes. Et comme c’est nouveau, il n’y a pas tant d’outils ou de sensibilisation qui est faite auprès d’eux. C’est particulièrement préoccupant», affirme Ariane Cyr, directrice générale des Partenaires pour la réussite éducative de Chaudière-Appalaches.
Les directions d’école sont aussi préoccupées par la situation. «C’est clair que ça peut avoir un impact sur la réussite des jeunes», affirme Nicolas Prévost, président de la Fédération québécoise des directions d’établissement d’enseignement (FQDE).
Un jeune qui manque de sommeil parce qu’il a travaillé jusqu’à 22 h la veille sera beaucoup moins attentif à l’école, souligne-t-il.
Des directions d’écoles secondaires constatent une hausse du décrochage chez les élèves plus âgés. Il est toutefois difficile de déterminer à quel point le travail a pesé dans la balance, indique M. Prévost. «Mais on peut dire que c’est un facteur qui ne nous aide pas du tout», dit-il.
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UNE QUESTION D’ÉQUILIBRE
Plusieurs intervenants précisent toutefois que le travail chez les jeunes n’est pas un problème en soi. Au contraire, il peut être bénéfique à condition d’être bien dosé. «Si un jeune passe 10 heures à travailler la fin de semaine plutôt que de passer son temps à gamer, je pense que les parents vont être bien contents», lance Luc Laberge, chercheur au groupe ÉCOBES du Cégep de Jonquière.
COMBIEN D’HEURES PAR SEMAINE ?
Il est très difficile d’établir un nombre maximum d’heures de travail selon l’âge des adolescents, prévient le chercheur Luc Laberge.
Un adolesent qui travaille dans un musée et qui peut faire ses devoirs en même temps n’est pas soumis aux mêmes contraintes physiques qu’un autre jeune qui travaille dans la cuisine d’un restaurant, par exemple. Le nombre d’heures qu’un jeune doit consacrer à ses études pour réussir à l’école varie aussi d’un ado à l’autre.
Mais évidemment, plus le nombre d’heures travaillées est grand, plus les risques que les études en prennent un coup augmentent.
![illustration](/_next/image?url=https%3A%2F%2Fs1.quebecormedia.com%2Finfojdem%2F2023%2Fjeunes-au-travail%2Fimages%2Fpanier.png&w=3840&q=75)
Mais il faut sensibiliser davantage les parents aux risques que le boulot peut représenter pendant l’année scolaire puisque c’est la «mauvaise conciliation» études-travail qui peut-être problématique, souligne-t-il.
«Et parfois, avec la fatigue qui s’installe, ça ne prend pas grand-chose pour en arriver là», affirme celui qui a collaboré à la création d’un site web, jeconcilie.com, afin d’aider les ados à trouver un équilibre.
MOINS TRAVAILLER POUR RÉUSSIR
Plusieurs jeunes rencontrés par Le Journal aux abords d’une école secondaire de Québec récemment affirment qu’ils arrivent sans problème à concilier école et boulot, la plupart travaillant environ une dizaine d’heures par semaine. Mais d’autres ont dû réduire le rythme pour éviter que les études en prennent un coup, comme Justine, qui a commencé à travailler à l’âge de 12 ans dans une pizzéria.
«Cette année, j’ai demandé à faire un seul shift par semaine parce que c’était rendu trop à cause de l’école. En secondaire cinq, ça demande plus à cause du cégep», explique l’adolescente, qui travaille dans une pharmacie huit heures par semaine.
CE QU’IL ONT DIT
Jeunes employés des Industries PF, Saint-Martin de Beauce
![Arthur Fortin](/_next/image?url=https%3A%2F%2Fs1.quebecormedia.com%2Finfojdem%2F2023%2Fjeunes-au-travail%2Fimages%2Farthur-fortin.png&w=3840&q=75)
![Payton Poulin](/_next/image?url=https%3A%2F%2Fs1.quebecormedia.com%2Finfojdem%2F2023%2Fjeunes-au-travail%2Fimages%2Fpayton-poulin.png&w=3840&q=75)
![Tristan Morissette](/_next/image?url=https%3A%2F%2Fs1.quebecormedia.com%2Finfojdem%2F2023%2Fjeunes-au-travail%2Fimages%2Ftristan-morissette.png&w=3840&q=75)
![Keven Vachon](/_next/image?url=https%3A%2F%2Fs1.quebecormedia.com%2Finfojdem%2F2023%2Fjeunes-au-travail%2Fimages%2Fkeven-vachon.png&w=3840&q=75)