Le tracé retenu pour le projet de pont sur le Saguenay est évalué à 4,2G$

Le tracé optimal pour la construction d’un pont sur le Saguenay, à Tadoussac, est estimé à 4,2 milliards $, selon l’étude d’opportunité déposée par le gouvernement, qui n’écarte pas un péage pour financer le projet et d’autres infrastructures, comme le troisième lien.

La Coalition Union 138 a pu prendre connaissance des grandes lignes de l’étude mardi matin.

«Nous aurons une rencontre plus technique d’ici trois semaines avec le bureau des grands projets. Mais on nous a dit que ça oscillait autour de 4,2 milliards de $», explique Marjorie Deschênes, de la Coalition.

«Nous avons toujours prôné que pour désenclaver la Côte-Nord ça prend un pont. Les études disent la même chose. Tout le monde est maintenant sur la même longueur d’onde», avance Guillaume Tremblay, porte-parole de la Coalition.

Quatre tracés ont été étudiés et c’est celui qui passe le plus au sud – environ 300m au nord de la traverse maritime actuelle – qui a été retenu. Celui-ci tient aussi compte des préoccupations de la Coalition qui ne voulait pas d’un pont trop éloigné de Tadoussac, pour des considérations touristiques notamment.

«Peu importe la façon de calculer, le scénario retenu revenait toujours en tête. C’est l’option qui demanderait le moins de construction de routes. Il comporte un court tunnel de 300m, mais pas complexe», souligne M^me Deschênes.

Beaucoup d’argent

Le montant du projet – à relativiser avec les 2,7 milliards $ du pont de l’île d’Orléans – ne surprend pas M. Tremblay. «On regarde ce qui se passe au Québec avec d’autres projets, on parle avec des experts de la Société du pont sur le Saguenay, on est toujours à cette hauteur.»

«Nous sommes convaincus que c’est un bon projet et que politiquement ce serait une bonne décision pour la Côte-Nord et le Québec», ajoute-t-il.

Il cite les enjeux de sécurité, environnementaux et de coûts récurrents des traversiers pour mousser le projet, tout comme le lien direct avec le Labrador dans le contexte de l’entente sur l’hydroélectricité.

«Nous allons continuer à mobiliser la population pour que le projet avance malgré la conjoncture économique», lance M. Tremblay.

Peut-être un péage

En annonçant la facture du projet devant la presse, la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, a avoué du bout des lèvres que toutes les options pour financer les nouvelles infrastructures autoroutières majeures, comme aussi le troisième lien à Québec, incluaient la possibilité d’imposer un péage.

Le gouvernement Legault souhaite travailler en «mode collaboratif», a-t-elle expliqué, afin de partager les risques avec les soumissionnaires.

Questionnée pour savoir si un péage était envisagé pour le pont sur le Saguenay, la ministre a déclaré que toutes les options seraient étudiées. «Ça fait partie des choses qui existent», a-t-elle reconnu.

Par la suite, cette recension permettra d’alimenter la réflexion pour les importants autres projets autoroutiers.

«Le travail qu’on va faire pour le pont de Tadoussac va nous permettre de documenter des projets majeurs d’infrastructures de ponts ailleurs dans le monde et ce travail-là, oui, va pouvoir être utilisé dans d’autres projets d’infrastructures qu’on a au Québec», explique-t-elle.

Ni oui ni non

La ministre a refusé d’exclure un tel scénario de péage pour le nouveau pont promis entre Québec et Lévis.

Pour autant, aucun scénario n’est arrêté pour financer l’un ou l’autre des projets.

«Je suis en train de dire que le péage fait partie des éléments qui existent. Je n’ai pas dit qu’il y aura un péage sur le troisième lien. Je n’ai pas dit qu’il y aurait un péage sur le pont de Tadoussac. Soyons très clairs là-dessus», a précisé la ministre.

L’idée d’un péage pour financer le troisième lien à Québec avait été évoquée par François Bonnardel en 2019, alors qu’il occupait les fonctions de ministre des Transports. L’idée a ensuite été enterrée par François Legault.