Interventions controversées: le SPVQ fait appel à deux experts externes
Ils examineront les interventions musclées des dernières semaines
![Photo portrait de Dominique Lelièvre](/_next/image?url=https%3A%2F%2Fm1.quebecormedia.com%2Femp%2Femp%2FDominic_Lelievre10745c8a-6dbf-4139-84cb-8e9cc3289bad_ORIGINAL.jpg&w=3840&q=75)
Dominique Lelièvre
Le Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) fera appel à deux experts externes, dont l’un est spécialisé dans l’utilisation de la force, pour l’aider à faire la lumière sur les interventions controversées qui l’ont plongé dans une crise depuis deux semaines.
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Le chef de police, Denis Turcotte, a présenté jeudi un plan en quatre volets « pour de meilleures pratiques policières », tout en se défendant d’agir en réaction à la controverse.
« Des réflexions concernant ce plan étaient déjà entamées, mais les événements de la semaine dernière nous incitent à aller plus loin », a précisé le directeur, qui s’est dit « conscient » que les événements récents ont pu ébranler la confiance des citoyens.
Pour rebâtir celle-ci, le corps de police sollicitera notamment les services d’un spécialiste en emploi de la force de l’École nationale de police du Québec et d’un examinateur externe indépendant pour l’épauler dans le cadre de son enquête interne sur les vidéos troublantes qui ont circulé.
Rassurer la population
L’objectif est de « rassurer la population et les membres du SPVQ sur la rigueur des enquêtes », selon l’organisation policière.
Celle-ci entend également réviser d’ici trois mois le mandat, les pratiques et la composition de son unité GRIPP, dont des policiers ont été impliqués dans plusieurs incidents, tout en réitérant à quel point elle est « nécessaire et primordiale ».
« Biais inconscients »
Accusée par certains groupes de profilage racial, la police de Québec va d’autre part s’allier à des chercheurs de l’Université Laval, afin de conscientiser ses membres à la notion des « biais inconscients » et de renforcer leurs « compétences culturelles ».
Par ailleurs, le chef de police s’est dit ouvert à mettre sur pied un registre des interpellations, et a rappelé que plusieurs efforts sont déjà en réalisation pour favoriser le recrutement de policiers issus des minorités ethniques.
Trois finissants en technique policière sont d’ailleurs sur le radar du SPVQ, dont certains pourraient se joindre à l’organisation dès 2022, a-t-il précisé.
Marchand satisfait
Le maire de Québec, Bruno Marchand, a parlé d’un « jalon important » à la suite de l’annonce du chef de police.
« Un service de police qui accepte de remettre en question certaines de ses pratiques et de poser des gestes rapidement, de le faire avec rationalité et avec une perspective de livrer des résultats. Pour moi c’est très positif », a-t-il salué, en marge d’une autre conférence de presse.
La ministre Geneviève Guilbault s’est aussi dite rassurée de voir que le SPVQ et l’administration municipale « prennent la chose très au sérieux ».
— Avec la collaboration de Stéphanie Martin
Un plan en quatre volets
- Un expert en emploi de la force de l’École nationale de police du Québec et un examinateur externe indépendant se joindront à l’enquête interne du SPVQ sur les diverses interventions policières qui ont suscité la controverse.
- Le mandat de l’équipe GRIPP sera révisé. Des changements seront apportés d’ici la fin février 2022. Cette escouade lutte notamment contre le crime organisé et l’exploitation sexuelle, en plus d’effectuer la surveillance des bars.
- Le SPVQ bonifiera son plan d’action en matière de diversité, d’équité et d’inclusion, qu’il a déposé en mai dernier. Il va s’associer à la Chaire de recherche sur l’intégration et la gestion de la diversité dans l’emploi de l’Université Laval pour sensibiliser les employés aux « biais inconscients », développer des « compétences culturelles » et favoriser la représentativité des minorités visibles au sein du service.
- Le SPVQ « sondera ponctuellement les citoyens de l’agglomération » pour mesurer le sentiment de confiance à son égard. Il poursuivra d’autre part « le déploiement d’activités de rapprochement débutées avant la pandémie. »