Le sort qui attend Dominique Ducharme
Jean-Charles Lajoie
Scotty Bowman n’aurait pas fait gagner le Canadien cette saison. Mike Babcock non plus. Jon Cooper se partirait sans succès une nouvelle gomme toutes les cinq minutes derrière le banc de cette équipe qui n’en est pas une. Le CH est sur la voie de la pire saison de son histoire. Littéralement.
Comment croire alors au retour de Dominique Ducharme la saison prochaine? Difficilement.
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L’inexpérience du coach
Réglons quelques affaires. Le coach du Canadien ne peut pas être exonéré de tout blâme. Il a mal jugé le « blues » qui allait affecter son équipe en début de campagne. Les effets d’un court été suivant l’échec à trois victoires près de conquérir la coupe Stanley ont été brutaux. Le départ de vétérans respectés comme Weber, Perry et Staal. Les absences interminables de Price et Edmundson. Tout était en place pour un faux départ.
Mais l’inexpérience de Ducharme l’a empêché de le prévoir et surtout de le croire.
Mal encadré, il a tôt fait de tirer ce qui lui restait d’effectifs sous l’autobus. « Ils se croient meilleurs qu’ils ne le sont » était sans doute une vérité. Mais elle n’était pas bonne à dire. Surtout pas aussi tôt dans la saison.
Ducharme a désaffecté certains vétérans, Jeff Petry en tête. Il s’est rapidement retrouvé bien seul à tenter d’affronter la tempête. L’absence d’un coach d’expérience à ses côtés derrière le banc lui a cruellement manqué. Et lorsque Dominique levait la tête vers le deuxième étage, Marc Bergevin s’y trouvait de corps, mais pas d’esprit. Il attendait en vain que son patron Geoff Molson daigne lui faire connaître son sort.
La réalité
Les schémas de coach Ducharme ne sont pas si demandants. Ils sont adaptés à la réalité du hockey d’aujourd’hui. Cette réalité faisait faire des boutons à Shea Weber.
Mais elle sera belle à voir dans les lames de Romanov, Guhle, Mailloux et, espérons-le, Harris. Dominique Ducharme est un entraîneur tourné vers l’avenir, mais hélas, il n’en a plus. Même si on relisait l’amorce de ce texte sans relâche pour se convaincre du contraire. AUCUN coach n’aurait fait gagner cette édition du Canadien.
Pourquoi alors ruiner la carrière d’entraîneur-chef dans la Ligue nationale d’un jeune homme talentueux ? Parce que c’est dans la nature des choses. Il y a une nouvelle direction hockey.
Des hommes forts aux idées bien établies. Ils vont vouloir nommer leur homme derrière le banc. Et l’entourer à leur goût. Et j’insiste : je le déplore. Dominique devient une solution facile à un problème pas mal plus complexe.
Qui sait si le CH ne serait pas encore dans le portrait des séries si Carey Price et Joel Edmundson avaient disputé en santé la première moitié de la saison.
La vraie question à se poser est toutefois : est-ce que ça aurait bien servi le plan de refonte que l’on voit se dessiner sous nos yeux depuis la fin novembre ?
Coup de coeur
À Félix Auger-Aliassime. Il ne fait plus aucun doute dans mon esprit que Félix va un jour gagner un tournoi du Grand Chelem. À ceux qui contestent sa progression et continuent de douter. Félix est un cœur d’enfant dans un corps d’adulte. Il n’a que 21 ans. Chaque défaite crève-cœur vaut son pesant. Il apprend dans la douleur et progresse vers la lumière. Il est pour vrai !
Coup de gueule
Au gouvernement de François Legault. La valse-hésitation entourant la reprise du sport est gênante. On peut s’entasser à 30 dans une classe mal ventilée, mais on ne peut pas être 24 à disputer un match sur une glace de 200 pieds par 80 ? On peut être 250 dans un lieu de culte de 500 places, mais on ne peut pas être plus de 500 au Centre Bell ? Comment cela peut-il être scientifiquement possible ?
Un p'tit deux sur...
Des victoires pour Kansas City et Los Angeles lors des finales d’association dans la NFL. J’étais 6 en 6 après le premier week-end, je suis 6 en 10 après le second. Mon rendement est pathétique, rien de moins. Là n’est pas le point. Les Chiefs vont lessiver les Bengals par au moins 11 points. Les Niners et les Rams vont jouer à qui perd gagne. À ce jeu, L.A. va passer, par un coup de pied.