Le «Snake» offre ses services au CH
Nicolas Cloutier
Depuis 2014, Simon Boisvert ne travaille plus comme recruteur dans la LHJMQ. Il s’agit d’une décision personnelle. Il caressait le rêve de devenir recruteur en chef d’une équipe du circuit Courteau pour ensuite monter les échelons jusqu'au poste de directeur général puis jusqu'à la Ligue nationale, mais les opportunités semblaient minces.
Même si on sent qu’il est en paix avec sa situation actuelle, le traducteur de profession - et même cinéaste indépendant! - garde toujours cette passion inébranlable du hockey. Et selon nos informations, il y a au moins un individu dans le milieu qui l’a recommandé au directeur général des Canadiens de Montréal, Kent Hughes.
Le règne de Hughes ne fait que commencer, mais sa volonté de sortir des sentiers battus ne fait pas de doute. Faire de Martin St-Louis l’entraîneur-chef du CH alors que ce dernier dirigeait une équipe pee-wee était une décision extrêmement culottée.
Et celle d’embaucher Simon Boisvert, qui a un profil tout aussi atypique, sinon plus, le serait aussi. Pour l’instant, celui qu’on surnomme le «Snake» n’a toujours pas reçu l’appel du CH.
S’il finit par être contacté, il sait exactement dans quelles dispositions il voudrait aider Hughes.
«Je me verrais plus comme consultant que comme recruteur dans la LHJMQ qui remplit des rapports sur un paquet de joueurs, confie le principal intéressé lors d’une entrevue téléphonique. J’aimerais être consulté sur divers aspects de l’évaluation des joueurs. Ça peut être : "Qu’est-ce que tu penses de tel joueur dans la USHL?" Qu’est-ce que tu penses de tel échange si on va chercher Justin Barron? Ce serait plus une évaluation générale. Je pense que Lecavalier fait ça d’ailleurs pour Kent en ce moment.
«Quand j’ai vu ce que Lecavalier faisait, je me suis dit : "C’est pas mal le genre de trucs que je ferais."»
En gros, Boisvert voudrait être libre de partager ses théories et opinions de tout genre à la haute direction du Tricolore. «Donner plein d’avis et d’informations diverses au management.»
Et des opinions, Boisvert en a sur à peu près tout. Sur la manière de construire une équipe. Sur la façon de gérer un repêchage de sorte à maximiser la valeur de chaque choix. Sur des joueurs sous-estimés ou méconnus qu’il a découverts dans ses temps libres. Il est d’ailleurs encore consulté par Val-d’Or pour les décisions hockey.
Boisvert ne verrait pas d’inconvénient à se déplacer pour aller voir un joueur en particulier à la demande de la direction, mais il ne tient plus à sillonner les arénas du Québec pour écrire des rapports et remplir des grilles.
«Ce n’est pas un mépris des gens qui le font, nuance-t-il. C’est une question d’intérêt. Certains aiment écrire des romans d’horreur et d’autres aiment les romans romantiques. Avec la vidéo, tu peux faire beaucoup de filtrage à la base.»
Hughes et Boisvert ne se connaissent pas personnellement. Mais Boisvert se souvient très bien d’avoir vu jouer le DG du CH il y a de cela plusieurs années.
«Je l’ai vu quand il était midget AAA et j’ai vu jouer son frère Ryan qui jouait avec Martin Lapointe en 1988-1989, raconte-t-il. Ryan avait été repêché par les Nordiques. Finalement, il a seulement joué quelques matchs dans la LNH.
«J’allais tout le temps voir les Lions du Lac St-Louis. J’habitais dans ce coin-là, alors j’allais les voir à toutes les fins de semaine. Je me souviens très bien de cette époque-là avec les Donald Audette, les Chalifoux, Martin St-Amour, de grosses vedettes du midget AAA dans le temps.»
Tranchant et fort critique des Canadiens et de Marc Bergevin au fil des ans, le Snake aime ce qu’il voit de la part de la nouvelle direction en place.
«Hughes a fait du mieux qu’il pouvait avec la situation qu’on lui a donnée. Bergevin, on dirait qu’il a volontairement fait du dommage à la maison avant de partir. C’est quoi cette affaire-là, donner des six ans et des sept ans à des Anderson, Gallagher Petry et compagnie?»