«Le Salon de l'Auto n'a plus sa place à Montréal», selon des militants
Axel Tardieu
Des militants ont fait irruption au Salon de l'Auto de Montréal, dimanche, pour dénoncer la «dépendance» à l'auto de notre société.
«On croit que le Salon de l'Auto n'a plus sa place à Montréal, n'a plus sa place dans un milieu urbain, qu'on doit commencer à penser à autre chose que la culture tout-à-l'auto», a lancé Mathieu Murphy-Perron, du collectif Vélorution.
Une équipe de quatre militants a débuté l’action en marchant à travers les voitures exposées et la foule. Ils portaient des chandails avec des messages comme «Les autos tuent plus que les guerres» ou «Le tout-à-l’auto? That’s so last century».
Julien, l’un d’entre eux, est ensuite monté sur une chaise en criant des questions aux visiteurs. «Combien y a-t-il eu de mort de personnes à pied ou à vélo sur les routes de Montréal en 2022?», a-t-il demandé. «39 », a répondu une des seules personnes qui a réagi.
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La dernière étape de l’action se déroulait un étage en dessous, près de l’entrée principale, où se croisent des centaines de gens. D’autres militants ont mis des affiches sur les murs. Des agents de sécurité leur ont demandé d’arrêter et des employés du Palais des Congrès tentaient de retirer au fur et à mesure les pancartes.
Les 22 militants réunis sur place dénonçaient notamment le fait que bien plus d'espace de voirie est consacré aux automobiles qu'aux autres modes de transport à Montréal, malgré la densité de population et l'urgence climatique qui appelle à une diminution du recours à l'auto solo.
«C'est des embouteillages, c'est du trafic... tu ne bouges pas parce qu'on ne peut pas avoir assez de place pour que chaque personne qui habite à Montréal puisse avoir deux, trois, quatre voitures», poursuit Mathieu Murphy-Perron, qui aimerait que les alternatives soient bonifiées.
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Le collectif espère carrément que l'événement ne se tienne plus à Montréal dans un futur rapproché.
Même si l'organisation du Salon de l'Auto met de l'avant bien plus de modèles électriques ou hybrides qu'avant, l'événement est «une relique du passé», selon Mathieu Murphy-Perron.
«Montréal ne peut pas accueillir 23 000 voitures de plus par année, qu’elles roulent à essence ou à l’électricité. Les enfants demeurent 8 fois plus à risque de mourir dans une collision impliquant un VUS, même s’il est électrique», ajoute Sophie Lavoie, une autre militante.
Il y avait 983 230 voitures en circulation dans l'agglomération de Montréal en 2020. C'est 5% de plus qu'en 2015.