Le retour du «guerrier»
Philippe Asselin
À entendre parler Martin St-Louis, l’attaquant Michael Pezzetta n’a pas grand-chose à se reprocher.
«Guerrier», a lâché l’entraîneur-chef du Canadien de Montréal lorsqu’on lui a demandé de décrire l’attitude de Pezzetta mardi, quelques heures avant le duel contre les Devils du New Jersey.
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«Il se présente et c’est un pro. C’est un gars de culture et d’équipe. Je n’ai rien à lui reprocher. Il a toujours une bonne attitude. Même avec la situation dans laquelle il est présentement, il a du plaisir à l’aréna. Quand il a une chance de jouer, il donne toujours tout ce qu’il a.»
La «situation» dont parle St-Louis, c'est que l’ailier de 24 ans disputera seulement son troisième match de la saison lors du passage des Devils au Centre Bell. Il a donc été écarté de la formation du CH à 13 reprises depuis le début des hostilités en 2022-2023.
«Quand je ne joue pas, je ne boude pas et je ne me concentre pas sur le négatif. J’essaie plutôt de voir le verre à moitié plein et je m’assure d’être prêt si on appelle mon numéro», a déclaré Pezzetta, avant d’élaborer sur son état d’esprit en sachant qu’il jouera.
«Il y a un peu plus de pression sur mes épaules, parce que je veux bien faire et rester dans la formation.»
Cartes sur table
Si Pezzetta réussit à rester positif malgré le fait qu’il ne joue que très rarement, c’est parce qu’il chérit sa relation avec son entraîneur et qu’il apprécie qu’on lui donne l’heure juste.
Marc-André Perreault fait le point sur la situation dans la vidéo ci-dessous.
«On ne me fait pas de cachette et on est honnête avec moi sur ma situation. Ça m’aide à garder un bon état d’esprit. C’est très difficile de ne pas jouer comme c’est le cas pour moi en ce moment. Même si c’est nul parfois, j’apprécie d’être en communication [avec mes entraîneurs] et il semble y avoir un plan pour moi.»
St-Louis n’a pas voulu s’étendre sur le plan concernant Pezzetta, mais n’a pas caché qu’il voulait le voir prendre de meilleures décisions avec la rondelle.
«Pezzetta garde peut-être les choses un peu plus simples que d’autres joueurs et c’est correct. Je ne veux cependant pas qu’il ait peur de jouer la "game". Parfois, tu as de l’espace pour faire un jeu et ce n’est pas le temps de dégager la rondelle dans le fond de la zone adverse. Tu dois être en mesure de lire le jeu.»
«Je sais que ça fait partie de son style de mettre la rondelle dans le fond et d’aller frapper. Est-ce qu’il doit faire ça 100% du temps? Non, il doit reconnaître le jeu qu’il doit faire. Si un coéquipier est ouvert, il doit en profiter et créer un deux contre un.»
Des «circonstances»
Le pilote du Tricolore a également évoqué le surplus de joueurs d'avant de son organisation pour expliquer l’utilisation de Pezzetta, qui a récemment mérité un contrat à un volet de la Ligue nationale après avoir disputé 51 matchs avec le Canadien l’an dernier.
«Il y a aussi les circonstances. Nous avions 15 attaquants pour amorcer la saison, a rappelé St-Louis. Pezzetta est conscient de ça. Ce soir, il est dans notre formation. Parfois, il ne l’est pas en raison des circonstances, mais jamais en raison de son éthique de travail.»
Ce sont par ailleurs les blessures au haut du corps de Jonathan Drouin et de Joel Armia qui ont libéré une place dans la formation du Bleu-Blanc-Rouge. Pour le moment, l’organisation ne sait pas la durée de l'absence des deux attaquants. À Pezzetta d’en profiter.