Le régime ukrainien pourrait «ne pas tenir très longtemps», selon un expert
Agence QMI
La progression de l’armée russe dans la capitale ukrainienne laisse envisager le pire, puisque le gouvernement du président Zelensky pourrait ne «pas tenir très longtemps», a estimé Jonathan Paquin, professeur en sciences politiques à l’Université Laval.
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«Ça donne [l’impression d’un régime qui est sur le point de tomber]. Il fallait voir [jeudi] le discours du président ukrainien Zelensky à ses compatriotes [...], c’était un cri du cœur, un appel à tous à la mobilisation», a-t-il expliqué en entrevue vendredi à LCN.
Si le président russe, Vladimir Poutine, a affirmé qu’il était prêt à dialoguer avec son homologue ukrainien à Minsk, en Biélorussie, les conditions qu’il impose sont non-négociables pour Volodymyr Zelensky.
Le Russe souhaite notamment que l’Ukraine cesse le feu, capitule, soit démilitarisée et que le futur gouvernement, probablement prorusse, déclare la neutralité du pays, a détaillé M. Paquin.«Il y a un dilemme extrêmement important qui se pose du côté du gouvernement Zelensky», a-t-il ajouté.
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«[Le président russe] prépare cette offensive depuis le mois d’octobre dernier, sans doute que Vladimir Poutine l’a en tête depuis fort longtemps, possiblement depuis 2014, [...] alors que les Ukrainiens semblent avoir été pris de cours, à un certain point, ils ont cru que Poutine bluffait», a précisé le professeur, rappelant qu’il y a une grande asymétrie entre les deux forces militaires.
En ce qui concerne les sanctions économiques, Jonathan Paquin juge qu’il s’agit «d’un avis d’échec», puisque tous les pays n’ont pas accepté de les imposer, notamment l’Inde et la Chine.
Le spécialiste a rappelé qu’un sommet extraordinaire de l’OTAN se tenait vendredi afin de discuter de la coordination des sanctions, mais aussi du renforcement des moyens militaires en Pologne, en Roumanie et dans les États baltes.
«Ne vous attendez pas à ce que les gouvernements occidentaux, américain ou canadien, interviennent directement dans ce conflit-là, ça ne se produira pas», a-t-il cependant assuré.