Le Québec noyé dans un Canada de 100 millions... sans aucun débat!
![Photo portrait de Mario Dumont](/_next/image?url=https%3A%2F%2Fm1.quebecormedia.com%2Femp%2Femp%2FMario_Dumont_404a020e89c-1505-4e20-b889-c4ca888696e6_ORIGINAL.jpg&w=3840&q=75)
Mario Dumont
Cent millions de citoyens au Canada en 2100 via une immigration encore plus massive, c’est tout simplement une révolution. La plus grande transformation politique de l’histoire du Canada. On triplerait presque la population en 75 ans.
Étonnamment, la proposition n’a jamais été officiellement débattue. Ni dans une campagne électorale ni sur la place publique. Mais on sent bien que l’idée s’est solidement enracinée parmi les élites du Canada anglais.
Cent millions de Canadiens en 2100, c’est devenu le nouveau rêve canadien. Et Justin Trudeau, sans jamais en faire officiellement la promotion, en est le porteur. Son gouvernement pose tous les gestes qui conduisent là. Il hausse considérablement les seuils d’immigration. Et il véhicule l’idée d’un multiculturalisme absolu dans lequel aucun obstacle identitaire ne peut justifier de ralentir le rythme des entrées.
Clairement, ce rêve canadien s’est défini sans tenir compte du Québec. Un peu comme si lors des référendums, le Québec avait choisi de rester au Canada, mais le reste du Canada avait décidé de continuer sa route sans s’occuper du Québec.
Ce rêve de grandeur me paraît assez déconnecté de la réalité à plusieurs points de vue. Logement, soins de santé, places dans les écoles, le reportage du Journal illustre bien les complications qui sont liées à une politique aussi radicale.
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Au Québec
Il y a néanmoins une différence fondamentale entre le Québec et le reste : l’intégration. À Toronto, on s’en balance. Un nouvel arrivant arrive, il se joindra aux autres membres de sa communauté déjà bien installée. On forme des ghettos culturels et on l’accepte.
Quant à la langue commune, nul besoin de prendre des mesures. L’anglais domine le continent, on a confiance que tout le monde finira forcément par l’apprendre, même si ce n’est pas parfait.
Le Québec ne peut d’aucune façon participer à cette euphorie d’immigration du Canada. D’abord parce que le Québec a fait le choix de mettre davantage l’accent sur l’intégration des nouveaux arrivants.
Et surtout parce que la situation linguistique du Québec est fragile. Laisser entrer plus de 100 000 immigrants par année à Montréal ne permet plus un suivi de chacun en matière de francisation. Le français y sera folklorique dans une décennie.
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L’enjeu électoral du futur
Le dossier que présente Le Journal aujourd’hui établit l’enjeu des deux ou trois prochaines campagnes électorales fédérales. Oui ou non à l’Initiative du siècle. Oui ou non à une explosion des seuils d’immigration.
Aujourd’hui, seul le Bloc semble clairement opposé à cette révolution. Que feront les députés québécois de Justin Trudeau ?
Et surtout, que feront les conservateurs ? Jusqu’à maintenant, Pierre Poilievre reste coi. Il fait le calcul que de s’opposer à des hausses massives des seuils d’immigration lui attirera la méfiance de certaines communautés culturelles. Et cela serait mortel dans la banlieue de Toronto.
L’heure est venue pour le Québec de se réveiller et de demander des réponses claires aux partis fédéraux. Le temps presse.