Le Québec enregistre un retour au travail des 25-54 ans
Francis Halin | Journal de Montréal
Après la période sombre de la crise sanitaire, les travailleurs de 25 ans à 54 ans font leur retour en force sur le marché du travail au Québec où l’emploi a bondi de 31 000 (+0,7 %) le mois dernier.« Ce qui est vraiment encourageant ce mois-ci, c’est que les 25-54 ans ont dépassé les taux d’activité prépandémique d’emploi de février 2020 et la moyenne de 2019. C’est un groupe important à suivre, car c’est le cœur du marché du travail », estime Mia Homsy, PDG de l’Institut du Québec (IDQ).
« Il y a un retour massif de ces gens-là. L’emploi à temps plein est revenu au niveau prépandémique au Québec. Ce sont de bonnes nouvelles. Le taux d’activité des femmes est à un sommet aussi », a-t-elle poursuivi.
Au Québec, les hausses d’emploi les plus marquées ont été observées dans la fabrication, suivie des services professionnels, scientifiques et techniques, selon Statistique Canada.
Pour Mia Homsy, le vent a tourné, alors que le nombre d’emplois a augmenté de 157 000 le mois dernier au pays, correspondant au gain mensuel le plus élevé depuis juin 2021.
« Taux de chômage en septembre 2021 : Québec 5,7 % Canada 6,9 % Ontario 7,3 % », a publié hier sur Twitter le premier ministre du Québec, François Legault.
« On a récupéré l’emploi. Dans le taux de chômage, il reste encore à redescendre un petit peu par rapport au niveau [prépandémique], mais on arrive à une étape où le marché du travail est pas mal rétabli », a analysé Hélène Bégin, économiste principale de Desjardins.
Candidats motivés
Hier, à Longueuil, Juan Parra, qui était avocat en Colombie avant d’arriver au Québec, a confié au Journal son désir de travailler ici pour mettre à profit son expérience acquise dans son pays d’origine.
« Je suis prêt à travailler comme agent juridique ou technicien juridique », a partagé l’homme de 43 ans, dans un français irréprochable appris chez nous.
Pour Safiatou Tiendrebeogo, c’était chose faite. La femme, qui était jusqu’à tout récemment surveillante d’école, avait les yeux brillants parce qu’elle venait d’apprendre une bonne nouvelle.
« Je décroché un poste de conseillère au changement de signataire chez Desjardins. Je commence le 12 octobre prochain », a partagé la femme de 44 ans, qui a développé une expertise en administration en parallèle.
« Quand Desjardins m’a vue, ils ont dit : “On a besoin de vous”. Ils ont reconnu toute mon expérience », a souligné la mère de trois enfants avec fierté.
« Marché hyperactif »
Pour Éric Boutié, président de L’Événement Carrières, qui tiendra un salon de l’emploi couru à la fin du mois, les candidats ont le gros bout du bâton.
« Le marché d’emploi est hyperactif. Les opportunités sont là. Les jeunes ont un appétit. Quelqu’un qui cherche un emploi après ses études va trouver. C’est un marché de candidats », dit-il.
Hier, la directrice générale de Place à l’emploi, à Longueuil, Caroline Gagnon, a prévenu qu’avec la fin de la Prestation canadienne de la relance économique (PCRE), il devrait y avoir une vague de chercheurs d’emplois.
« On a deux fois plus d’appels de gens qui ont besoin d’aide. Va falloir que les employeurs fassent plus de place aux profils atypiques, comme les personnes issues de l’immigration ou encore les femmes », a-t-elle dit pour conclure.
Dans la région de Montréal, l’emploi a bougé un peu en septembre après avoir reculé de 29 000 (-1,3 %) en août, tandis que dans la région de Québec, on a enregistré le plus faible taux de chômage (4,1 %) de toutes les régions métropolitaines de recensement au Canada en septembre, note Statistique Canada.