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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

Le Québec en déroute: pas grave, juste une décote historique

Photo d'Archives, Agence QMI
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Photo portrait de Yasmine Abdelfadel

Yasmine Abdelfadel

17 avril à 11h30
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Entre un débat soporifique, une Commission des débats en déroute et un match du Canadien décisif, une bombe est tombée sans faire grand bruit. Le genre de détonation qu’on devrait entendre jusque dans les coffres de l’État.

Standard and Poor’s a décoté le Québec. Oui, le Québec. Une première en trente ans. Un camouflet signé d’une agence de notation qui ne vote pas, qui ne tweete pas et qui ne fréquente pas les cocktails péquistes ou libéraux. Son message? Vos finances sont dans un tel état qu’on suggère aux prêteurs de se méfier. Autrement dit: le Québec, c’est devenu un pari risqué.

Échec

Une décote, c’est l’équivalent, pour un ministre des Finances, d’un bulletin avec la mention «inapte à gérer». Pas de nuance, pas d’interprétation possible. Et contrairement aux sondages, aux chroniqueurs ou aux oppositions, une agence de notation ne se fait pas accuser de faire de la petite politique. Elle fait juste mal.

Le pire? Ce n’est peut-être qu’un début. Moody’s, Fitch, DBRS ont déjà levé un sourcil l’an dernier. On leur a ri au nez. Girard, sûr de lui, nous rassurait: «On est loin d’une décote.» Spoiler alert: on n’était pas loin. On y est.

Le vernis craque. Ceux qu’on croyait solides – Christian Dubé à la Santé, Eric Girard aux Finances – sont en train de s’effondrer sous nos yeux. L’un relativise le délabrement d’un hôpital infesté, l’autre celui de nos finances publiques. Deux ministres qu’on croyait sérieux, sobres, compétents.

Vernis qui craque

Et maintenant? Maintenant, on nous sert que «ce n’est pas si grave». On minimise. On relativise. On fait comme si une agence de notation internationale, c’était moins crédible qu’un sondage maison fait sur les doigts d’une main. Pendant ce temps, l’économie québécoise tangue et la CAQ, qui s’était autoproclamée le parti de l’économie, révèle sa véritable nature: celle d’un parti de l’illusion économique. Des déficits structurels, des chèques électoralistes, des reculs devant les syndicats et des décisions sur les infrastructures plus que douteuses.

La vérité, c’est que la CAQ n’a jamais été le parti de l’économie. Elle en a simplement porté le costume, mal ajusté, pendant que l’orchestre jouait. Et aujourd’hui, quand la musique s’arrête, on découvre qu’il n’y a plus un sou en caisse, plus une once de crédibilité, et que le capitaine lit encore les prévisions à l’envers.

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