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Environnement

Le Québec balayé par le smog hivernal

JOEL LEMAY/AGENCE QMI
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Photo portrait de Anne-Sophie Poiré

Anne-Sophie Poiré

2022-01-25T00:19:03Z
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  • Quelques régions du Québec ont été sous le coup d'un avertissement de smog ce week-end.

  • Ces épisodes de smog hivernal se produisent lorsqu'il fait très froid, qu’il n’y a pas de couvert nuageux et qu’il y a peu de vent.

  • Le smog hivernal est beaucoup plus fréquent dans les villes et dans les zones industrielles.

Alors que le froid polaire a — encore — frappé le Québec ce week-end, certaines régions ont aussi connu un important couvert de smog. Ce phénomène provoqué par la pollution et des conditions météorologiques particulières se produit désormais plus souvent l’hiver que l’été.  

Pour commencer, il faut d’abord savoir que la température décroît avec l’altitude : plus l’air monte, plus il se refroidit. On perdrait environ 0,6 à 1 degré tous les 100 mètres. 

Mais il arrive parfois que des épisodes d’inversion de températures surviennent — les degrés augmentent avec l'altitude. Et c’est à ce moment que les régions urbaines ou industrielles goûtent au smog hivernal.  

«Ce phénomène va se produire fréquemment lorsqu’il fait très froid, qu’il n’y a pas de couvert nuageux et qu’il y a peu de vent», explique le météorologue d’Environnement Canada, André Cantin.  

Et samedi matin justement, un refroidissement éolien «extrême», entre - 38 °C et - 40 °C, a balayé la grande région de Montréal et plusieurs secteurs au Québec. 

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• À lire aussi: Consommation record d’électricité au Québec: quels impacts dans la lutte aux changements climatiques?

L’hiver, quand le temps est froid et dégagé, les rayons du soleil réchauffent le sol durant la journée. Mais lorsque la nuit tombe, l’absence de nuages entraîne rapidement son refroidissement où se forme une bulle d’air froid. 

Sandwich entre deux couches d’air froid 

«L’air plus chaud va s’élever et entraîner tous les polluants avec lui. Les particules fines émises par la combustion industrielle, le chauffage au bois et les transports vont donc rester prises en sandwich entre deux couches d’air froid: une au ras du sol et l’autre en altitude qui va jouer le rôle de couvercle», poursuit le professeur à l’École de Santé publique de l’Université de Montréal, Ludwig Vinches. 

«Les gens vont chauffer leur poêle à bois lorsqu'il fait froid. On a plus souvent de smog en hiver pour cette raison», ajoute M. Cantin.

Depuis plusieurs années, la ville de Montréal encadre l’utilisation des appareils à combustible solide comme le bois, les bûches écologiques ou les granules. Le chauffage au bois est par ailleurs la principale cause du smog hivernal.  

Le smog affecte les personnes qui ont des problèmes respiratoires ou cardiaques, prévient Environnement Canada. Il est donc recommandé d’éviter les activités physiques intenses à l’extérieur.  

Pollution anthropique 

«Il n’y a de liens établis hors de tout doute entre le nombre d’épisodes de smog hivernal et les changements climatiques», rappelle le professeur Vinches. 

Mais, comme «les changements climatiques sont principalement dus à la pollution anthropique — causée par l’activée humaine», dit-il, «on peut présumer que plus on pollue, plus on risque d’avoir des épisodes de smog en hiver».  

• À lire aussi: Encore plus de vagues de froid polaire... à cause du réchauffement climatique

Ce phénomène est aussi «beaucoup plus fréquent» dans les villes et dans les zones industrielles. 

«Il y a plus de chances d’avoir du smog l’hiver à Montréal qu’à la Baie-James, parce qu’on produit localement plus de polluants», résume l’expert. 

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