Meurtre de Guylaine Potvin en 2000: le procès de Marc-André Grenon s’ouvre à Chicoutimi
Très attendu, le procès de Grenon pour le meurtre de la jeune étudiante Guylaine Potvin en avril 2000 est prévu pour cinq à six semaines
Pierre-Paul Biron
Près de 24 ans après le meurtre de Guylaine Potvin, survenu en avril 2000 à Jonquière, le procès de celui que les autorités croient responsable du sordide crime s’ouvre lundi matin avec la constitution du jury qui aura entre ses mains le sort de Marc-André Grenon.
L’homme avait été arrêté à Granby en octobre 2022 au terme d’un travail d’enquête impliquant des techniques novatrices qui sont restées depuis sous ordonnance de non-publication.
Les six prochaines semaines permettront de faire la lumière sur cette enquête hors du commun où 322 sujets ont été ciblés, la plupart ayant été écartés en cours d’enquête par ADN.
Guylaine Potvin a été agressée sexuellement et tuée en pleine nuit dans son appartement le 28 avril 2000. La jeune étudiante du Cégep de Jonquière était âgée de 19 ans.
Le suspect serait entré chez elle, avant de l’agresser sexuellement et de l’étrangler à mort. Son corps avait été retrouvé par des amies le lendemain matin.
Résumé des faits
«L’autopsie a permis de conclure que le décès a été provoqué par strangulation et un traumatisme génital récent conférait à la mort un caractère sexuel», a exposé aux candidats jurés le juge Huot dans son résumé des faits, précisant qu’une ceinture avait notamment été saisie et analysée.
Le magistrat a expliqué que de l’ADN avait été prélevé sur la scène, mais qu’aucune association n’avait pu être fait avec un suspect potentiel à l’époque.
En 2022, quand le Laboratoire de sciences judiciaires a été mise à contribution, de «nouvelles techniques scientifiques particulières» ont permis de cibler «prioritairement» le patronyme Grenon.
L’ADN de l’homme a pu être prélevé sur deux pailles utilisées par le suspect après des opérations policières.
«Le profil génétique des pailles est associé à celui retrouvé 22 ans plus tôt sur la scène de crime», a indiqué aux candidats le juge Huot.
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300 personnes convoquées
Environ 300 personnes avaient été convoquées pour la sélection du jury lundi. Il règne une certaine fébrilité dans le palais de justice de Chicoutimi, l’histoire ayant fait couler beaucoup d’encre depuis les 24 dernières années.
Le juge François Huot et les avocats de deux parties se sont déjà entendus sur les questions à poser aux candidats lors des conférences de gestion qui se sont tenues en préparation du procès. Plusieurs requêtes ont aussi été tranchées lors de ces audiences qui sont visées par des ordonnances de non-publication.
Le procès est prévu pour une durée de six semaines, mais les parties ont estimé que le tout pourrait être bouclé une semaine plus tôt.
Marc-André Grenon a été amené lundi matin au palais de justice de Chicoutimi. Il est apparu amaigri à son arrivée dans le box des accusés, enregistrant d'une faible voix son plaidoyer de non-culpabilité à l'ouverture du procès.
Grenon est accusé de meurtre au premier degré et d’agression sexuelle grave.
Me Pierre-Alexandre Bernard et Me François Godin représentent le ministère public dans ce dossier. Marc-André Grenon est défendu par Me Karine Poliquin et Me Vanessa Pharand.
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