Le président Bolsonaro en route pour la Russie, en pleine crise ukrainienne
AFP
Brasilia | Le président brésilien, Jair Bolsonaro, a quitté son pays lundi à destination de la Russie, où il est attendu mardi, pour une visite controversée en pleine crise ukrainienne.
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Brasilia s’est dans le même temps efforcée de rassurer Kiev via un entretien téléphonique du ministre brésilien des Affaires étrangères Carlos França avec son homologue ukrainien Dmytro Kuleba.
M. França «a écouté le point de la situation à la frontière entre l’Ukraine et la Russie fait par son homologue», et il «a réitéré la position brésilienne en faveur d’une solution pacifique», a indiqué le ministère brésilien des Affaires étrangères.
En dépit de la montée des tensions en Ukraine, le président Bolsonaro a confirmé cette visite, que Washington n’a pas su empêcher et dont le moment choisi a suscité interrogations et perplexité.
Pour les analystes, le voyage du président d’extrême droite – qui, également, doit se rendre jeudi dans la Hongrie de son allié Viktor Orban – ne pouvait guère tomber à un pire moment et répond à des préoccupations de politique intérieure.
M. Bolsonaro a répondu que son pays, grand producteur et exportateur agricoles, «dépend en grande partie des engrais de la Russie», pour justifier ce déplacement centré sur des thèmes bilatéraux comme l’agriculture, l’énergie ou la défense.
L’invitation lancée par Moscou fin novembre, alors que les tensions s’installaient déjà, va donc être honorée en dépit du spectre de guerre: le président brésilien devrait être reçu au Kremlin mercredi par son homologue russe, Vladimir Poutine, un «homme fort» qu’il admire.
Les Occidentaux et Moscou ont évoqué lundi une chance d’issue diplomatique pour écarter le risque d’une guerre en Ukraine, les États-Unis estimant que Vladimir Poutine n’avait pas pris sa «décision finale» sur le déclenchement d’une invasion.
Dans un contexte de tensions accrues, Washington a toutefois tempéré cet espoir en affirmant que Moscou avait encore renforcé pendant le week-end ses capacités militaires aux frontières de l’Ukraine, où plus de 100 000 soldats sont massés depuis des semaines.