Enquête de la coroner: le PQ soupçonne Québec d’avoir fabriqué de faux documents
Vincent Larin | Agence QMI
Le Parti québécois soupçonne le gouvernement d’avoir fabriqué de faux rapports d’inspection en CHSLD qu’il aurait ensuite remis à la coroner Géhane Kamel.
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À la reprise des audiences du volet national de son enquête sur les décès en CHSLD durant la première vague de COVID-19, lundi, la coroner s’est dite insatisfaite des rapports d’inspection remis par Québec dans le cadre de son enquête sur les décès en CHSLD durant la première vague.
Elle a indiqué avoir reçu une «grille vierge» et un fichier Excel «qui comptabilise ce qui aurait été envoyé par les inspecteurs» alors qu'elle aurait plutôt souhaité recevoir les rapports d'inspection originaux remplis.
«Si l'information s'avère exacte et qu'on a fabriqué des documents sans spécifier qu'il s'agit d'une fabrication, ça aussi, c'est un mensonge important, c'est de la fabrication de faux», a réagi le chef péquiste, Paul St-Pierre Plamondon, mardi.
Pour le député libéral André Fortin, il s’agit d’un «scénario qu'on ne croyait pas voir dans une société démocratique comme le Québec».
«Comment voulez-vous que la coroner s'y retrouve? Comment voulez-vous qu'elle fasse son travail de façon méthodique, de façon complète lorsque le gouvernement refuse d'être complètement transparent?», s’est-il insurgé.
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Le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, s’est attaqué au manque de «transparence» du gouvernement dans le dossier.
«Je comprends la déception de la coroner, puis je pense que déception est un euphémisme. On est rendus à quoi, trois, quatre, cinq versions, là, sur cette question-là de la part du gouvernement? C'est inadmissible», a-t-il lancé.
Rappelons que le ministère de la Santé s’était engagé à fournir des copies des rapports réalisés par ses inspecteurs dans les CHSLD durant la première vague et dont l’existence réelle a créé une controverse.
Le gouvernement, par la voix de la sous-ministre adjointe aux aînés, Natalie Rosebush, avait d’abord plaidé que ces rapports étaient seulement remplis verbalement. Devant le tollé créé par les oppositions en réaction à cette affirmation, le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) avait ensuite précisé qu’il en existait des «copies de sauvegarde».