Un entraîneur d’expérience dans la NCAA espère éviter une guerre avec la LCH


Kevin Dubé
On a déjà commencé à voir l’impact des nouvelles réglementations dans la NCAA, alors que plusieurs joueurs sont rentrés au bercail en rejoignant leur équipe de la LCH au cours des derniers jours. Mais ce n’est que la pointe de l’iceberg, estime l’un des entraîneurs les plus chevronnés du hockey universitaire américain.
Le nom de Bob Motzko n’a pas besoin de présentation au sud de la frontière. L’homme de 63 ans gravite dans le monde du hockey aux États-Unis depuis près de 40 ans.
Pilote des Golden Gophers de l’Université du Minnesota, l’un des programmes les plus prestigieux dans la NCAA, il en est actuellement à sa 26e année comme entraîneur-chef dans le circuit.
Bref, des changements, il en a connu au cours de sa carrière. Des aussi gros que celui-ci? Probablement pas.
«Je pense qu’il va falloir attendre entre cinq et dix ans avant d’avoir une vraie compréhension de tout ce que ça implique», a-t-il lancé au Journal, la semaine dernière, lorsqu’on l’a rencontré dans son bureau du 3M Arena à Mariucci, le domicile des Gophers.

Parce que, si des questions demeurent en suspens dans la LCH, c’est tout aussi vrai pour les hommes de hockey de la NCAA.
Les prochaines années pourraient donner droit à une véritable séance de bras de fer entre les programmes de la LCH et ceux de la NCAA pour les droits de certains des meilleurs joueurs.
«J’espère qu’il existe un monde où tout le monde va bien s’entendre et travailler ensemble, ajoute-t-il en souriant. Je pense que ça peut arriver et j’ai déjà eu des discussions avec des entraîneurs et des directeurs généraux de la LCH. Ils comprennent notre vision des choses également. Personne ne veut perdre des joueurs, autant eux que nous.»
Une lutte inévitable
Prêchant pour sa paroisse, Motzko estime qu’une compétition entre les deux circuits sera toutefois inévitable.
«Si je mets mon chapeau de parent, je serais conscient que l’option qu’on offre est alléchante. Je ne veux pas dire qu’on est meilleurs, mais on fait tout un travail. Je pense que beaucoup de parents vont voir les bénéfices d’emprunter la route des collèges américains. Maintenant, là où il y aura une lutte, c’est à partir de quel âge un jeune veut débuter cette aventure. Est-ce que ce sera 18 ou 20 ans? Est-ce qu’on va s’entendre [avec les équipes de la LCH] sur un entre-deux à 19 ans?»
Bon pour l’expansion de la NCAA
L’entraîneur qui a dirigé l’équipe nationale américaine junior en 2017 et 2018 voit également beaucoup de positif à long terme pour la NCAA qui, croit-il, bénéficiera de la venue de plus de joueurs du Canada et même de l’Europe.
«Mon plus grand souhait en tant qu’entraîneur qui est dans les parages depuis un bon moment, c’est que la venue de plus de joueurs mène à de nouveaux programmes dans les plus grandes universités. Il ne faut pas se le cacher, nous générons des profits pour une université. La LNH a pris beaucoup d’expansion aux États-Unis dans les dernières années et la NCAA n’a pas été en mesure de suivre le rythme. J’espère que ça pourra débuter bientôt.»