Siège à Ottawa: «le point culminant d’une tendance à la radicalisation»
TVA Nouvelles
Le récent siège d’Ottawa par des manifestants représente le point culminant d’une tendance à la radicalisation observable depuis quelques années.
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C’est du moins ce qu’estime Martin Geoffroy, qui travaille au Centre d’expertise et formation sur les intégrismes religieux et la radicalisation.
«On avait fait un rapport de recherche sur les événements reliés à l’extrême droite (...) qu’on a publié l’an passé, et on voyait déjà une montée (...) depuis 2010 jusqu’à 2020», explique-t-il.
Il précise toutefois que la pandémie a semblé exacerber les comportements radicaux.
«On avait déjà constaté que durant la première année de la pandémie, en 2020, c’était l’année où il y a eu le plus d’événements reliés à l’extrême droite et le plus de violence aussi», ajoute-t-il.
Toujours selon M. Geoffroy, la crise sanitaire a créé une perte de confiance envers les institutions «comme les médias ou l’éducation» chez plusieurs individus sensibles aux discours conspirationnistes.
«On avait environ 25% de la population en début de pandémie qui y croyait (...) et maintenant ça va jusqu’à environ 32%», affirme-t-il, en faisant référence aux personnes qui croient maintenant à différentes théories du complot.
Difficile d’établir le contact
Questionné à savoir comment faire pour «raisonner» les personnes qui adhèrent aux théories du complot et semblent se radicaliser, Martin Geoffroy se montre réaliste.
«Ils sont pris dans une espèce de chambre d’échos où finalement, ils sont convaincus que la société en entier leur veut du mal, ce qui va les isoler socialement» avance-t-il pour décrire leur posture mentale.
«Vous n’allez pas les faire changer d’idée du jour au lendemain. La seule chose qu’on peut faire c’est de ne pas couper le contact, de les écouter et de les amener à se questionner», conclut-il.
*Voyez l'entrevue complète dans la vidéo ci-dessus*