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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Le plan Trump: isolement, banqueroute, illégalité et médiocrité

AFP
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Photo portrait de Pierre Martin

Pierre Martin

16 avril
16 avril à 0h05
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À chaque nouvelle action de son régime incompétent et autoritaire, Donald Trump contribue à remodeler les États-Unis à son image.

Comment définir Donald Trump? Facile. Il suffit de regarder son parcours avant la politique. C’est le modèle désolant vers lequel il entraîne son pays à la vitesse grand V.

Le modèle Trump 

Il y a 25 ans, l’épisode des «Enfants de l’avenir» des Simpsons faisait bien rigoler en prédisant une présidence Trump. L’incontournable personnage était universellement considéré comme un bouffon toxique.

Mis en marge de la haute société new-yorkaise à cause de sa vulgarité et de ses accointances suspectes, il a dilapidé son héritage en multipliant les faillites. Ses seuls succès d’affaires ont été le fruit de manœuvres légales douteuses, de l’intimidation systématique de ses partenaires et de la crédulité du public qui a cru en ses mensonges.

Son style résumait tout: la médiocrité camouflée dans le bling-bling. Parviendra-t-il à refaire l’Amérique à son image?

• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission de Mario Dumont, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

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Isolement et banqueroute

Douze semaines après que Trump a fait mine de prêter serment, son plan avance à grands pas.

Il a mis les États-Unis en marge des démocraties libérales en intimidant ses partenaires et en s’acoquinant avec des autocrates. Il a aussi démantelé l’aide internationale qui bonifiait l’image des États-Unis en sauvant d’innombrables vies. Rien d’étonnant de la part d’un homme dont les fondations «caritatives» étaient des coquilles vides frauduleuses.

Trump a hérité d’une économie solide qui, selon The Economist, était «l’envie du monde», et, comme le champion des faillites qu’il a été, il la mène tout droit vers une récession, à grands coups de tarifs insensés et de coupes budgétaires aveugles.

Illégalité et médiocrité

L’actualité nous rappelle comment Trump refait le pays à son image en se moquant du droit et en s’attaquant aux institutions vouées à l’excellence.

Le président refuse d’obtempérer à la demande de la Cour suprême d’assurer le retour de Kilmar Albrego Garcia, illégalement capturé et emprisonné sans procès dans un centre de torture salvadorien. Non seulement Trump refuse-t-il de faire le moindre effort pour inciter le dictateur salvadorien à libérer Albrego Garcia, mais il se délecte de la cruauté de ses geôliers et réserve à Nayib Bukele un accueil digne d’un roi. Trump projette même de quintupler le nombre de prisonniers qu’il entend sous-contracter aux tortionnaires de Bukele.

Finalement, sans doute à cause de son affection pour les poorly educated, Trump s’attaque aux grandes universités, qui représentent ce qu’il y a de mieux en Amérique. Heureusement, contrairement à d’autres aux reins moins solides, Harvard l’a envoyé paître. L’auguste institution ne cédera pas au chantage de Trump, qui menace de couper ses subventions fédérales si l’université ne se conforme pas à ses demandes inacceptables.

S’il ne rencontre pas plus de résistance de ce genre, Trump réussira peut-être à accoler aux États-Unis ces quatre traits qui le définissent si bien: isolement, banqueroute, illégalité et médiocrité.

Espérons que ceux qui voyaient en son élection une «victoire populaire contre l’oligarchie» sont vraiment satisfaits de savoir qu’une dizaine d’athlètes transgenres ne pourront plus participer à des compétitions féminines de haut niveau dans les collèges américains.

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