Le percutant témoignage de Mitch Marner concernant Carey Price
Anthony Martineau
La métamorphose et le virage jeunesse des Canadiens ont beau avoir été entamés il y a déjà plusieurs mois, c’est vraiment à quelques heures du match d’ouverture de la saison 2022-2023 qu’on comprend qu’une page d’histoire a véritablement été tournée chez le CH.
À quelques pas du vestiaire des Maple Leafs, mercredi matin, Mitch Marner analysait ses premiers adversaires de la saison et éternels rivaux de cette façon.
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«Leur équipe est affamée, car la majorité des joueurs sont jeunes et veulent prouver quelque chose. Pour nous, l’important sera d’être prêt à compétitionner.»
Voilà, soyons francs, la description parfaite que l’on balancerait si l'on voulait analyser une équipe en reconstruction. Ça tombe bien, car c’est exactement ce qu’est le Tricolore, en cette 113e année d’histoire du club.
Mais attention. «Reconstruction» ne veut pas dire «proie facile».
D’ailleurs, Marner et son talentueux coéquipier Auston Matthews ont distribué les fleurs de façon très généreuse lorsqu’ils ont été questionnés sur certains jeunes patineurs du CH.
«Slafkovsky est un gros bonhomme qui bouge très bien pour un gars de son gabarit», a d’abord lancé le no 16 des Leafs.
«Il a aussi un tir très lourd et peut repérer ses coéquipiers. Je suis convaincu qu’il aura une belle carrière dans la LNH.»
Matthews a de son côté fait l’éloge de Cole Caufield.
«Il est très bon. J’aime beaucoup la façon dont il joue. C’est un joueur très intelligent doté d’un excellent lancer. Il réussit à trouver des angles de tirs de plusieurs façons. C’est un gars très plaisant à regarder jouer. Il faudra l’avoir à l’œil, car il n’a pas besoin de beaucoup d’espace pour décocher.»
Un absent de marque
Même si les nouvelles peu encourageantes concernant Carey Price affluent déjà depuis un bon moment, il est quand même particulier de voir le CH se préparer à amorcer une saison sans grands espoirs de pouvoir compter sur son populaire cerbère en cours de route.
À pareille date l’an dernier, on se demandait à quel moment le no 31 allait revenir au jeu. Aujourd’hui, on se demande carrément «si» le gardien renouera un jour avec l’action.
Interpellé au sujet de la délicate situation de Price, Mitch Marner a offert une réponse qui témoignait très bien de son respect envers son adversaire des six dernières années.
«Je regarde jouer Carey depuis longtemps, que ce soit à la Coupe du monde, aux Olympiques ou même au Championnat du monde junior. Il a toujours été spécial à observer. Il savait qu'il pouvait rendre la soirée de ses adversaires difficile. C’est tout un compétiteur. Évidemment, le hockey s’ennuie de Carey. Mais la vie et la famille doivent passer avant le hockey. Le plus important est de prendre soin de soi et d’être respectueux et présent pour les gens que l’on aime.»
La pression de devoir gagner... maintenant
L’histoire des Maple Leafs est bien documentée. L’équipe, malgré un talent plus souvent qu’autrement au-dessus de la moyenne, n’a pas franchi le premier tour éliminatoire depuis 2004.
Sans grande surprise considérant l’importance du hockey pour un marché comme celui de Toronto, les partisans, qui n’ont pas été très gâtés ces dernières années, ont la mèche très courte. Et on peut avancer sans trop risquer de se tromper que la direction ne laissera pas 35 autres chances au personnel hockey, advenant un nouvel échec au printemps prochain.
Sachant tout cela, comment l’entraîneur-chef des torontois Sheldon Keefe aborde-t-il cette nouvelle saison?
«Nous parlons souvent de l’importance de ne pas voir trop loin», a d’abord répondu le pilote.
«Les attentes ne sont pas quelque chose de nouveau à Toronto. Les joueurs sont habitués de gérer ça. Ce soir, nous nous concentrons sur les Canadiens de Montréal. Nous voulons débuter du bon pied. C’est la première étape. Mais j’ai confiance en mon équipe.»
De son côté, Mitch Marner, honnête, a avoué que les attentes et la pression pouvaient parfois être des enjeux avec lesquels il était parfois périlleux de jongler. Mais il a raconté avoir trouvé plusieurs façons de faire le vide, au fil des années.
«J’ai plusieurs bonnes personnes autour de moi. Des amis, de la famille. Je suis très chanceux d’avoir ces gens dans ma vie. Ils ne me voient pas comme un joueur de hockey, mais plutôt comme un proche. J’essaie de faire mes choses et de me préparer du mieux que je le peux. Avant chaque saison, je m’assure d’être au meilleur de ma forme physiquement, mais aussi mentalement. Je me rappelle aussi qu’il ne faut jamais voir trop loin, mais qu’il ne faut pas non plus constamment revenir sur le passé.»
Ce soir, dès 19h, deux clubs aux antipodes s’affronteront sur la glace du Centre Bell.
Dans le coin rouge, une organisation débutant à peine sa marche vers un futur qu'elle espère brillant. Dans le coin bleu, un club talentueux au possible pour qui la marge d'erreur est pratiquement inexistante.
À qui la victoire? La réponse dans quelques heures.